Skip to content

LA SEMAINE POLITIQUE DE L’INCORRECT #8

Par

Publié le

21 novembre 2017

Partage

semaine politique - L'Incorrect

[vc_row][vc_column][vc_column_text css=”.vc_custom_1511251339904{margin-right: 25px !important;margin-left: 25px !important;}”]

Que s’est-il passé cette semaine ? C’est la semaine politique de L’Incorrect.

 

On est sauvé

« Suis-je encore végétarien quand je mange des chips barbecue ? » se demandait Guillaume Lecaplain dans Libé la semaine passée. Grand amateur de rondelles de pommes de terre frites à l’huile, le journaliste pose là une question cruciale de notre époque, du genre à miner des Français déjà déprimés par le chômage de masse, les attentats islamistes ou la baisse des audiences des émissions de Laurent Ruquier. À mi-chemin entre Aymeric Caron et Edwy Plenel, Guillaume Lecaplain poursuit son raisonnement : que faire pour modérer sa tentation à la vue d’un paquet de chips aguicheur ? « Au moment de mettre la main dans le bol, le végétarien retient son geste : saveur barbecue ou poulet braisé ? Ces chips ne sont pas pour moi. De même, sur des forums en ligne, de jeunes pratiquants posent la question : les chips au bacon contiennent-ils du porc ? », nous indique donc Libé. Mais, rassurez-vous : tout est bien qui finit bien ! L’industrie alimentaire a tout prévu, la plupart des chips aromatisées à la viande ne contenant qu’une « base aromatisante » constituée d’« exhausteurs de goût », « protéines de soja hydrolisées » et autres « acidifiants ». Vienne le jour où nous serons tous nourris de pilules enrichies aux criquets d’élevage, sinon aux personnes âgées que notre société ne pourra plus assumer, comme dans le glaçant Soleil Vert.

 

On arrête plus le procès

Le procès du terroriste d’ultra-gauche Abdelhakim Dekhar a commencé vendredi 17 novembre. L’homme s’est présenté comme un « indigène de la République », en lutte « contre le déterminisme social » qui ferait de lui une « main-d’œuvre ouvrière » censée succéder à ses parents immigrés venus d’Algérie. Déjà impliqué dans la fusillade de Nation aux côtés du couple maudit formé par Audry Maupin et Florence Rey, emblématique des années 1990, l’homme a déclaré vouloir « scénariser son suicide » et être abattu par la police après avoir attaqué des rédactions de « journalopes », Libération ou BFMTV. Un parcours effroyable où se mêle une idéologie politique radicale à des échecs personnels. Le procès Dekhar sera, à n’en point douter, instructif. Si l’ultra-droite inquiète les services de renseignements, l’ultra-gauche a une expertise ancienne, une histoire jalonnée d’épisodes de violence aveugle, de l’assassinat de François Ferdinand par l’anarcho-nationaliste serbo-bosnien Gavrilo Princip aux différents groupuscules armés qui ont sévi jusqu’il y a peu, Action Directe et Brigades Rouges en tête.

 

Mathieu Gallet condammé

Jugé pour favoritisme dans le cadre de ses activités de dirigeant de l’Institut national de l’audiovisuel, Mathieu Gallet se trouve dans une position particulièrement périlleuse. L’actuel président du groupe Radio France, qu’on dit proche d’Emmanuel Macron, est soupçonné d’avoir commandé environ 400 000 euros de prestations à deux sociétés de conseil sans avoir respecté les règles des marchés publics. Pour l’heure, le parquet a requis dix-huit mois de prison avec sursis et 40.000 euros d’amende, contre celui qui était, il y a peu de temps encore, un symbole de la République social-démocrate triomphante. Titulaire d’un DEA d’analyse économique des décisions publiques de l’université Panthéon-Assas, Matthieu Gallet s’est défendu en prétendant ne rien connaître aux « questions de marché public ». On lui conseillera donc de retourner sur les bancs de la faculté !

 

Saad Hariri à Paris

Saad Hariri est actuellement à Paris. Notre camarade Hadrien Desuin juge dans Le Figaro Vox que « la France récolte les fruits de sa nouvelle doctrine diplomatique au Moyen-Orient ». Fini politiquement, Saad Hariri doit renoncer au pouvoir et se montrer conciliant. Emmanuel Macron le sait. En rendant au Liban un peu de sa dignité, le chef de l’État peut maintenant essayer de peser dans le choix du futur premier ministre libanais.

 

Le Mali : symbole du problème de la Défense européenne

La guerre au Mali aura crûment illustré le problème de la Défense européenne. En effet, la France a mené, seule, une intervention de grande ampleur, nécessaire et vitale pour l’ensemble des pays de l’Union européenne. Notre armée est intervenue parce que le Mali menaçait de sombrer dans le chaos islamiste. Nous sommes partis seuls parce que nos voisins se sont lâchement débinés, mais aussi parce que leurs armées sont dans un état si piteux qu’elles sont totalement incapables de livrer des opérations extérieures d’envergure. En dépit de déclarations larmoyantes de l’Union européenne sur la nécessité d’endiguer la progression djihadiste au Sahel, les moyens proposés étaient ridicules, se bornant à une mission de formation pour l’armée malienne, quelques avions de transports allemands et un message d’encouragement. L’Europe de la défense et de la sécurité n’est donc pas du tout une réalité. Au contraire, l’expérience nous prouve que l’armée européenne d’aujourd’hui est l’armée française. Pour toutes ces raisons, l’accord trouvé par les ministres des affaires étrangères et de la Défense de l’Union européenne semble n’être qu’une vaste supercherie. Ursula von der Leyen, ministre allemande de la Défense en sursis, a beau se féliciter de ce premier pas vers la création d’une « armée des Européens », les précédents n’encouragent guère à la confiance. Comme l’indiquait Hubert Védrine en conclusion de son rapport de 2012, sur le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan : « Au total, mises à part quelques actions ou coopérations, le bilan est maigre. Aucun pays d’Europe n’a rejoint l’ambition et la conception françaises d’une Europe de la Défense, même redéfinies avec de plus en plus de réalisme et de pragmatisme. » Le fait que de manière ponctuelle, sur des sujets précis tels que la lutte contre le terrorisme ou la surveillance des frontières extérieures de l’Union, les États membres puissent mettre en commun des moyens, des formations et des idées, peut évidemment s’avérer aussi intéressant qu’utile dans un contexte périlleux. Mais la France devra, dans cette entreprise, conserver ses spécificités, sa souveraineté militaire et ses capacités de défense. Fer de lance, notre pays pourrait être noyé dans une « coopération structurelle renforcée » trop large, quand nous aurions plutôt besoin de créer un noyau dur de pays rodés aux opérations militaires extérieures, afin de reprendre pied dans une mer Méditerranée devenue lieu de convergence des dangers les plus divers.

 

Castaner, le Franck Dubosc de la vie politique française

Christophe Castaner, secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement et connu pour sa nature de fort en gueule, vient d’être élu délégué général de La République en marche. Une consécration pour le Provençal issu des réformistes du Parti socialiste, fidèle parmi les fidèles d’Emmanuel Macron. Alors qu’un mini-remaniement se profile, Christophe Castaner entend cumuler, faisant du salaire un objectif important ainsi qu’il l’a déclaré au micro de RTL : « Parce que je ne serai pas patron d’un parti et on n’est pas dans une logique de cumul. Je rappelle que c’est un engagement militant, bénévole. Et faire de la politique, quand on est dans un gouvernement, ce n’est pas un gros mot non plus ». Il pourrait d’ailleurs accaparer une troisième casquette en interprétant un personnage d’un film de Fabien Onteniente, Christophe Castaner étant le Franck Dubosc de la vie politique française.

 

Une Femen décorée

Anna Shevchenko, plus célèbre sous son alias d’Inna des Femen, a obtenu le « Grand Prix International » en la Mairie de Paris, dans le Grand Salon de l’Hôtel de Ville, récompensée par le Comité Laïcité République. Le jury, composé à 95 % d’hommes, était présidé par Patrick Kessel, ancien Grand-Maître du Grand-Orient de France.  Visiblement gêné aux entournures par cette décision surprenante, Patrick Kessel a tenu à préciser que le Comité était « anticlérical » mais pas « antireligieux ». Une nuance subtile parfois difficile à appréhender si l’on se souvient de certaines opérations médiatiques du groupe féministe ukrainien, particulièrement outrancières.

 

Lacan au rabais

Émule de Lacan au rabais, Geoffroy de Lagasnerie ne cesse de s’illustrer négativement : « la logique du traumatisme qui a conduit les gens de Charlie Hebdo à devenir fous doit conduire à ne pas accorder cette importance à ce qu’ils écrivent et dessinent ». Quelle mansuétude !

 

La nouvelle machine humanoïde

Conçu dans les laboratoires de Boston Dynamics, société désormais détenue par les Japonais de SoftBank Group, le robot Atlas impressionne par sa dextérité. Mesurant 1,75 mètre pour un poids de 82 kilos, la machine humanoïde est aussi agile qu’un gymnaste de haut niveau, capable de prouesses stupéfiantes, à l’image de son salto arrière à la réception quasi parfaite. Il est peut-être temps de réviser les lois de la robotique d’Isaac Asimov.

 

Criminalisons les grands-parents !

Vite, criminalisons les grands-parents ! Une équipe de chercheurs de l’université de Glasgow vient de publier une étude censée montrer que les grands-parents nuisent à la santé de leurs petits-enfants. Mieux vaut probablement confier ses enfants aux services de l’État, afin qu’ils soient mieux rééduqués. Laissez-nous vivre !

 

Qui ne tente rien n’a rien

Marine Le Pen a appelé Laurent Wauquiez à « sortir de l’ambiguïté » en lui proposant « une alliance politique », lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI du 19 novembre : « M. Wauquiez ne peut pas dire sincèrement la même chose que nous, et parfois avec des mots plus crus que les nôtres, et en même temps expliquer que nous devrions être au ban de la vie politique française – il faut être cohérent, il faut être logique ». Tous les deux candidats à la présidence de leurs partis respectifs, récemment divisés par les départs des « Patriotes » de Florian Philippot et des « Constructifs » menés par Thierry Solère, Marine Le Pen et Laurent Wauquiez font face à un avenir politique incertain alors que le premier vrai test de l’ère Macron n’aura lieu qu’en 2019 à l’occasion des élections européennes. Comment reconstituer la droite, voire l’unir ? Des interrogations de la vie politique françaises qui n’ont toujours pas de réponses concrètes.

 

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

EN KIOSQUE

Découvrez le numéro du mois - 6,90€

Soutenez l’incorrect

faites un don et défiscalisez !

En passant par notre partenaire

Credofunding, vous pouvez obtenir une

réduction d’impôts de 66% du montant de

votre don.

Retrouvez l’incorrect sur les réseaux sociaux

Les autres articles recommandés pour vous​

Restez informé, inscrivez-vous à notre Newsletter

Pin It on Pinterest