À la salle des ventes de Périgueux, Maitre Barateau fait mine de s’intéresser aux dizaines de Pléiade qui iront orner, sans jamais être lues, les rayons d’une bibliothèque bourgeoise, mais ce sont en réalité les Céline qu’il convoite : « J’aime tout ce qui est sulfureux ». Il les laissera filer. Trop chers pour des volumes dont les reliures sont sérieusement frottées. On peut aimer humer l’odeur du soufre et être esthète.
Entre enfance et adolescence, c’est plutôt dans Zola qu’il baignait. Et pas que. À 53 ans, il est de cette espèce en voie d’extinction qui a eu la chance d’avoir des parents cégétistes. Le dimanche, à la table ouvrière d’un obscur patelin de la Charente limousine, ça s’engueulait en famille entre cocos et socialos. « En 4e, j’avais fait une étude comparée sur Germinal et le Manifeste du parti communiste ». Il n’a pas tout jeté. Il en a conservé en mémoire le passage sur le « socialisme féodal », qualifie par Marx de « socialisme réactionnaire ». Dans l’esprit du théoricien, ce n’était pas un compliment. Pour le jeune Éric, si. Et comme il n’y avait personne dans la maisonnée pour tenir le rôle du réac, il a « rempli le vide ». Avec jubilation. À 14 ans, la découverte de Maurras est venue à point nommé lui fournir des arguments. « Maurras m’a parlé ». Et il l’a entendu. Un temps.
Aujourd’hui, sur le plan politico-littéraire, c’est plutôt vers Papacito qu’il penche. Pour son aspect « rabelaisien provocateur traditionaliste ». Et vers Dimitri Casali, pour son combat en faveur d’un enseignement de l’histoire « un peu plus bandant » et pour son côté bonapartiste. À en perdre son maurrassime et son marxisme, mais pas sa vocation d’avocat. Au contraire. [...]
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