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« Nous sommes tombés dans le piège de François Mitterrand d’une diabolisation de l’extrême-droite »

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Publié le

13 mai 2018

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Ancien président des Jeunes avec Calmels, Erik Tegnér a quitté le mouvement de jeunesse soutenant la Bordelaise, star montante des Républicains pressentie pour prendre la tête de liste du parti de droite – plus que jamais en berne dans les sondages – aux prochaines élections européennes. Rencontre.

 

Pourquoi avoir quitté le mouvement des Jeunes avec Calmels dont vous occupiez la fonction de président ?   

 

J’ai la plus grande estime et le plus grand respect pour Virginie Calmels qui m’a donné la chance de travailler à ses côtés durant plus de deux ans, en me laissant travailler auprès d’elle comme conseiller sur les idées et le fond tout comme sur son mouvement jeunes. Je l’ai rejointe car j’admirais chez elle la nouveauté, son expérience exceptionnelle dans le secteur privé et sa sincérité à vouloir porter une parole de droite. J’ai beaucoup de respect envers Virginie Calmels en tant que femme mais je ne me retrouvais plus dans sa ligne. Je suis pour une union des droites dans la logique de l’appel d’Angers de Thierry Mariani qui appelait toutes les personnalités revendiquées de droite à se rassembler autour d’un projet commun. Non pas une alliance entre partis sur la base de combines politiciennes, mais un rassemblement autour d’idées communes.

Comme Charles Pasqua en son temps, je pense qu’il est nécessaire de dépasser cette opposition artificielle entre droite et « extrême-droite » pour construire, ensemble, un projet idéologique fort pour les Français

Il faut aujourd’hui parler à des personnalités comme Nicolas Dupont-Aignan, Emmanuelle Ménard, Gilbert Collard ou encore Marion Maréchal Le Pen si elle décidait de revenir dans l’arène politique. Discutons et nous verrons bien ! Et puis, cessons l’hypocrisie. Guillaume Peltier, Julien Aubert et d’autres qui sont chez Les Républicains portent des idées proches de ces personnalités et nous refuserions de leur parler ? Nous sommes tombés dans le piège de François Mitterrand d’une diabolisation de l’extrême-droite. Comme Charles Pasqua en son temps, je pense qu’il est nécessaire de dépasser cette opposition artificielle entre droite et « extrême-droite » pour construire, ensemble, un projet idéologique fort pour les Français. Mon modèle, c’est l’Autriche. Sebastian Kurz est un premier ministre dynamique et moderne qui gouverne avec ce que les observateurs qualifient d’extrême-droite, soit le FPÖ. Le résultat c’est une baisse massive de la fiscalité, une politique de promotion de la souveraineté nationale et une ligne intransigeante sur l’immigration. N’est-ce pas ce que nous voulons ? Je souhaite une fois pour toute dire que je suis fier de rester chez Les Républicains. Je ne varie pas sur mon soutien envers Laurent Wauquiez. A mon humble niveau, je veux être le porte-voix de ces milliers de jeunes, encartés chez LR ou non, qui aspirent à une droite ouverte qui s’assume.

 

Croyez-vous que Virginie Calmels soit à cent pour cent derrière Laurent Wauquiez ? Ne craint-elle pas que son virage droitier, au moins dans le discours, soit un mauvais calcul stratégique après la publication d’un sondage le donnant au coude-coude avec le Parti socialiste et Debout La France, loin derrière La République En Marche et le Front national, à tout juste 8 % ?

 

Je pense que Laurent Wauquiez porte la bonne ligne sur le plan idéologique. Mais les électeurs ne lui font pas encore confiance car ils ne comprennent pas son refus de parler à ce qu’on appelle la droite « hors les murs ». Ainsi, en effet, je crains que Virginie Calmels n’ait choisi d’incarner une autre ligne, celle des modérés, croyant à tort qu’un espace existe entre Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez. A mon sens, croire cela, c’est sous-estimer le talent d’Emmanuel Macron, et effectuer la même erreur que la droite entre 2012 et 2017 en misant tout leur effort et leur espoir sur l’effet mécanique de l’alternance. 

 

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Les Républicains peuvent-ils redresser la barre ? Si oui : en regagnant le centre droit comme semble le vouloir Virginie Calmels, ou, en affirmant une orientation marquée sur les sujets régaliens comme l’immigration ?

 

La question n’est plus de savoir si tel ou tel parti peut redresser la barre. La question est de savoir si la droite dans son ensemble pourra offrir une véritable alternative face à Emmanuel Macron pour faire gagner la France. Pour cela, si les partis sont nécessaires, ils sont loin d’être suffisants. Il faut tirer les conclusions de l’élection d’Emmanuel Macron et la constitution de son mouvement en Marche. Avec les défis économiques, sociaux et sociétaux actuels, nos partis politiques doivent sans cesse se réinventer et se renouveler. Je pense d’ailleurs que nous entrons dans une ère où chaque nouvelle élection verra éclore un nouveau mouvement politique, plus adapté et proche des attentes des Français. Il faut inventer le En Marche de droite, le seul mouvement crée ex-nihilo permettant d’amorcer une recomposition politique pour ainsi opérer une véritable rupture dans le combat culturel dominé par la gauche depuis mai 68. Quant à la ligne à adopter, il faut assumer que le centre droit est aujourd’hui chez Emmanuel Macron comme le révèle la dernière enquête du Cevipof et de l’Ipsos. Il faut à mon sens récupérer toute cette droite hors les murs. En somme, réconcilier l’électorat populaire et l’électorat conservateur. Cela correspond à une tendance européenne très marquée : l’Autriche de Sebastian Kurz , la Hongrie de Victor Orban, la Pologne du PiS et même des pays scandinaves comme le Danemark ! Il s’agit non seulement du meilleur choix stratégique mais le meilleur choix pour la France pour imposer une rupture radicale avec le modèle de mai 68, d’une société désenchantée décrite par Marcel Gauchet et qui tourne sur elle-même dans une frénésie de consommation comme cela est décrit par Gilles Lipovetsky dans L’Ère du Vide.

 

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J’ai envie de vous poser une question un peu provocatrice. Qui est le plus à droite : Virginie Calmels ou Emmanuel Macron ?

 

Virginie Calmels fait partie des Républicains. Les Républicains portent une ligne beaucoup plus à droite qu’Emmanuel Macron. Le président Macron a beau s’emparer de terme de droite, il reste un centriste. Derrière les mots il ne fait rien sur l’immigration. Ils augmentent toujours plus les impôts des Français et des plus pauvres. Notre dernière victoire politique en 2007 par Nicolas Sarkozy était tout d’abord une victoire culturelle : une victoire des mots. Ce combat sémantique est la condition sine qua non pour gagner une élection.  Pour cela, il faut contester à la gauche sa maîtrise du langage, comme l’a notamment dit André Perrin. Je fais mienne cette belle phrase de George Orwell : « A une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire » .

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