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Frédéric Pichon : « Il ne faut pas croire que l’administration Biden va réinvestir massivement le Moyen-Orient »

Le 25 février en Syrie, les États-Unis ont revendiqué la mort de dix-sept combattants d’une milice soutenue par l’Iran. Cette intervention, la première de l’administration Biden, pose la question du retour des États-Unis dans la région. Ce raid annonce-t-il un changement de stratégie américaine ? Entretien avec Frédéric Pichon, professeur de géopolitique et spécialiste de la Syrie.

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© Milices iraniennes en Syrie / Capture d'écran YouTube

Jeudi 25 février, les États-Unis ont frappé en Syrie. Que s’est-il passé précisément ?

Ce sont des avions, probablement de la coalition, donc américains, qui ont frappé des installations appartenant à des milices iraniennes à l’est de la Syrie, près de la frontière irakienne. Ces milices sont présentes depuis longtemps dans le pays. Elles ont opéré à Alep, ont essayé d’opérer au sud de la Syrie, et se concentrent davantage à la frontière syro-irakienne, du côté de Boukamal. On savait que ces milices iraniennes étaient présentes à l’invitation du gouvernement syrien. Il y a eu de nombreux fantasmes sur cette présence iranienne en Syrie : était-ce pour convertir les Syriens au chiisme duodécimain ? Je ne crois pas du tout. Toujours est-il qu’elles étaient un potentiel militaire non-négligeable.

À mon avis, c’est que Biden compte rouvrir le dialogue avec l’Iran. Cela semble étrange de vouloir le faire par des frappes, mais on peut au moins créditer les Américains, que ce soit Trump ou Biden, d’avoir le sens du vrai dialogue ; c’est-à-dire que pour dialoguer, il faut montrer ses muscles. Je n’approuve pas ces frappes, mais quand on voit les rodomontades et postures moralisatrices de l’Union européenne, on peut accorder à l’Amérique d’avoir compris qu’avant de négocier — et c’est évident — il faut savoir montrer ses muscles. On est tout simplement dans une séquence de préparation à des négociations sur le nucléaire iranien. [...]

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