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Georges-Olivier Châteaureynaud : est-il le dernier révolutionnaire du roman Français ?

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Publié le

24 mars 2021

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Georges-Olivier Châteaureynaud, du haut de ses 73 ans, vient de sortir le deuxième tome de son magnum opus consacré à la cité imaginaire d’Écorcheville, sorte de reflet macabre et capiteux de la capitale française, une mégalopole magique qui a la particularité d’être traversée par le Styx… Ultra-ambitieux, ultra-romanesque, ultra-généreux : les presque 700 pages d’À Cause de l’éternité se dévorent d’une traite et Marc Obregon vous dit pourquoi ce jeune vieillard est peut-être le dernier avant-gardiste du roman français.
chateaureynaud

On le déplore souvent ici même, mais la littérature française depuis deux bonnes décennies semble se complaire unanimement dans des formes déceptives : autofictions, dépôts de bilan, tracts idéologiques, aveux d’échec et autres précis de dolorisme post-houellebecquien. Pour un Antoine Volodine, combien d’Aurélien Bellanger à la voix blanche, de pâles compilateurs de pages Wikipédia, de croque-morts du style qui dissimulent leur manque d’ambition dans des historiettes sans sève, dans des tranches de vie égolâtres ou éco-compatibles ? Et puis, parfois, un météore fuse et nous rappelle que la littérature, fut un temps, se piquait aussi de délire, de baroque, elle se rêvait totale, affabulatrice, dangereuse, éblouissante. On ne vous parle pas de Le Tellier et de sa petite série télé goncourtisée, non, mais d’une comète venue de plus loin : Georges-Olivier Châteaureynaud.

OUI. CHÂTEAUREYNAUD RENOUE AVEC LA GRANDE TRADITION DES ROMANS-FEUILLETONS

Châteaureynaud tourne délibérément le dos à cette mode de la série TV qui contamine tragiquement le monde littéraire d’aujourd’hui. Il lui préfère nos authentiques romans-feuilletons – dont les pulps américains ne furent qu’une adaptation – et qui se vendaient par palettes entières dans les années 1900. On pense à Eugène Sue et à ses Mystères de Paris, pour la construction d’une réalité alternative, viscéralement romanesque, travaillée par la culture populaire et l’inconscient collectif : un monde parallèle truculent qui serait en tout point conforme au nôtre – et tout à fait différent. Ainsi Châteaureynaud fait d’Écorcheville la matrice même de son inspiration, une enclave fictionnelle inespérée. [...]

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