Mamoudou Barry ne voyait pas son avenir sans le développement de la Guinée, dont il était originaire et dont il avait la nationalité, la seule nationalité. Courageux, je la croisais, cette même année, dans une école primaire, près de mon domicile, où il était le surveillant, notamment de mon fils. Il lui avait dit, gentiment, « Tu sais, ton papa est mon professeur de droit des assurances à la faculté… ». Mon fils, qui vient d’obtenir son brevet, s’est souvenu de Mamoudou Barry, lorsque nous avons entendu, dimanche dernier, son décès après la violente altercation de vendredi soir, à Canteleu, près de Rouen. Mon fils s’est souvenu de sa bienveillance, de l’intérêt porté à des enfants de 8 ou 9 ans. Depuis 2012, nous travaillions de concert auprès d’étudiants inscrits dans une licence professionnelle spécialisée dans le domaine de la finance. Nous faisons passer, en alternance, les soutenances de projets professionnels de nos étudiants. Mamoudou Barry était alors inscrit en doctorat. Lire aussi : Mamoudou Barry: le silence coupable des Tartuffe de l’antiracisme Voici un an seulement, en juin 2018, j’avais recommandé Mamoudou Barry auprès d’un institut de formation spécialisé dans l’assurance construction, pour intervenir auprès d’un public professionnel. Voici un mois, Mamoudou Barry avait tenu à m’inviter lors de sa soutenance de thèse à l’université, c’était le 27 juin. Un homme sérieux, ouvert, fier d’être ce qu’il était, voici qui était Mamoudou Barry. Le « Vivre ensemble », il n’en a jamais été question. Mamoudou Barry n’avait pas besoin de slogan pour vivre. Il appréciait la Normandie où il avait bâti un vrai réseau professionnel… et surtout une famille. Vendredi soir, il a rencontré un homme pour qui le « vivre ensemble » n’allait pas de soi. Il lui a demandé pourquoi. Mamoudou Barry aimait connaître le fond des choses. Il en est mort. Bonne route, Mamoudou. Franck BULEUX Chargé d’enseignement (UFR de droit de Rouen) Président de la Société des écrivains normands
Voici sept ans, en 2012, un étudiant, en première année de master, venait partager avec moi, lors des pauses règlementaires, l’évolution du droit des assurances en Guinée, son pays. Nous évoquions l’assurance dans ce pays francophone au sein duquel il pensait, un jour, devenir un représentant.
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