L’islam comporte des prescriptions rituelles et juridiques comme dans le judaïsme mais avec une portée universelle comme dans le christianisme. Est-ce la cause du choc culturel qui se produit nécessairement quand il rencontre d’autres cultures ?
Il faudrait commencer par se demander pourquoi l’on ne se refuse à chercher l’essence d’une religion que dans le cas de l’islam. Il existe des livres sur l’essence du christianisme ou sur l’essence du judaïsme – c’est leur titre. Ce dont il faut se garder, c’est de confondre les quatre sens du mot « islam » que j’ai essayé de distinguer : l’attitude fondamentale de soumission à Dieu, la religion de Mahomet avec ses croyances et ses règles (les « cinq piliers »), la civilisation du monde islamisé, et enfin les populations habitant ledit monde. Pour qui confond les deux premières significations, l’islam comprend les autres religions comme des trahisons par rapport à l’attitude originelle, et même antérieure à la création, de reconnaissance de la souveraineté exclusive d’Allah. La scène figure dans le Coran (VII, 172). De ce point de vue, tout non-musulman est objectivement un apostat ou un amnésique. Au fond, il n’y a sur terre que des musulmans, soit conscients, soit oublieux. Adhérer à l’islam est donc moins une conversion qu’une reconversion. [...]
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