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Joy Division : Enquête sur un météore

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Publié le

21 octobre 2020

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Quarante ans après la fin tragique du groupe et le suicide de Ian Curtis, les éditions Allia ont pris l’excellente initiative de publier Le reste n’était qu’obscurité : l’histoire orale de Joy Division, le résultat d’un travail ingénieux de recomposition d’entretiens croisés des membres de Joy Division, mais aussi des proches et des acteurs ayant, un jour ou l’autre, apporté leur contribution à cette œuvre sombre et hors norme. Menée par Jon Savage, cette enquête au long cours sur les traces des fers de lance du post-punk s’attache à retranscrire l’intensité d’une époque nébuleuse à chaque étape du processus, de la genèse à l’extinction brutale – l’occasion de revenir sur le destin fulgurant d’une formation sortie de nulle part et ayant laissé une entaille profonde dans l’univers de la musique populaire européenne.
Joy Division

Joy Division, c’est avant tout un décor, en l’occurrence celui de Manchester au détour des années 1970, ainsi que les banlieues de Macclesfield et Salford d’où étaient originaires les quatre membres : Bernard Sumner (guitare), Peter Hook (basse), Stephen Morris (batterie) et Ian Curtis (chant). Cette ville a été le cœur de la Révolution industrielle, à la pointe question innovation, mais également en première ligne en matière de déshumanisation des grands pôles urbains et de conditions de vie exécrables de la plèbe.

En 1975, c’est dans une ville crasseuse, polluée, tendue, minée par la pauvreté et la violence qu’évoluent les futurs Joy Division. Les usines désaffectées et les taudis côtoient les bâtiments en ruine, vestiges des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, bientôt remplacés par des barres en béton dystopiques. Au sujet de ce décor de rêve, Bernard Sumner déclare ne pas avoir vu un arbre avant ses neuf ans et ajoute : « De façon plus ou moins consciente, la laideur environnante te donnait une grande soif de beauté ». Il faut dire qu’entre les grands-parents traumatisés par la guerre, les proches malades ou alcooliques et les bagarres de rue, les disques de rock qu’on s’échangeait à l’époque étaient, pour ainsi dire, l’unique fenêtre sur autre chose que cet horizon sclérosé.

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