Jusque dans les années 1980, en dehors du Bordelais, de l’Alsace et de la Bourgogne et de quelques pépites ici et là, le choix était limité. Les petits vignobles, ceux qui avaient alimenté les gosiers des ouvriers et des hommes du peuple, dont le vin était vendu en pichet dans les bistrots, étaient condamnés à la disparition. Les habitudes alimentaires avaient changé, les goûts aussi. L’histoire semblait écrite : vins d’Auvergne, de Gaillac, du Languedoc et des Côtes-du-Rhône avaient en face d’eux le sort attendu des vignobles d’Argenteuil et de Suresnes, autrefois abondants, désormais disparus. Il en fut tout autrement, preuve que l’innovation et l’attention portée aux besoins des clients permettent d’infirmer bien des destins fixés d’avance.
Le salut est passé par l’amélioration de la qualité : des cuves en inox, des jus mieux traités, des températures maîtrisées, un soin constant de la vigne, une attention portée lors des vendanges, de meilleures extractions, une meilleure connaissance des produits phytosanitaires à utiliser contre les maladies, etc. S’est ensuivie une adaptation de la communication. Le Beaujolais avait ouvert la voie avec le beaujolais nouveau, aujourd’hui décrié, mais à l’époque véritable innovation culturelle qui permit à cette terre de se faire un nom et d’être apprécié par plusieurs générations. Le vin fut vendu en bouteille et non plus en vrac, les cuvées ont été rendues plus lisibles, le vin est monté en gamme et s’est diversifié autour des rouges, des rosés, des blancs et des crémants. [...]
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