Ce samedi 12 se déroulait à Lyon la 25ème Marche des fiertés. Pour l’occasion, 12 000 personnes – 30 000 selon les organisateurs – étaient réunies pour célébrer leur diversité, leur non-conformisme, leur minorité. Toutefois, si la manifestation a cette année fait parler d’elle, c’est surtout pour les critiques qu’elle a reçues quant à son organisation.
Le concept de non-mixité, dont les milieux universitaires se sont emparés depuis plusieurs mois comme l’avait révélé la présidente de l’UNEF Mélanie Luce sur Europe 1, était au cœur du dispositif. Coûte que coûte, il fallait mettre en avant les minorités parmi les minorités, et ils ont pour cela organisé le cortège en différentes zones, chacune étant réservée à un groupe minoritaire particulier. Ainsi pouvions-nous trouver en tête de cortège « les queer racisé.e.s », suivis des handicapés, des lesbiennes, des transsexuels, non-binaires et intersexes. Un « Camion Keep Smiling » par ci, un « Tracteur SOS homophobie » par là. Pour clore ce joyeux défilé, le dernier compartiment, dit « cortège mixte » regroupait les divers soutiens, ralliés à la cause ou simples sympathisants. On n’arrête pas le progrès.
Pour ces mouvements égalitaristes qui condamnent le patriarcat et plus largement tout type de sociétés inégalitaires, ce besoin de hiérarchisation peut paraître surprenant. Une hiérarchie atypique d’ailleurs, puisqu’elle mettait au sommet de la pyramide les plus malheureux, ceux qui cumulent le plus de handicaps sociaux, qui se sentent les plus persécutés au quotidien, bref la minorité des minorités, les victimes des victimes. De même, les partisans de l’inclusion pratiquent la ségrégation, « au nom du bien ». Allez comprendre. [...]
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