Selon la vulgate moderniste (qu’elle soit d’inspiration marxiste ou libérale), les phénomènes religieux semblaient devoir se dissoudre dans une humanité enfin épanouie et adulte. Le progrès des sciences et des techniques, le développement de l’instruction, la croissance économique, l’amélioration des conditions de vie que le sens de l’histoire allait nécessairement générer étaient censés condamner à terme ce résidu de l’ancienne condition humaine.
Or force est de constater qu’il n’en est rien et que ce que l’on nomme de manière volontairement confuse « le religieux » demeure ; signe qu’il est un invariant anthropologique, indispensable pour saisir la complexité du monde et l’âme d’un peuple. La société française n’est pas épargnée par ce phénomène de résilience mais en raison de son histoire intellectuelle et politique, elle se trouve devant une difficulté spécifique pour l’appréhender. La question pourrait être formulée de la manière suivante : faut-il aborder la question religieuse de manière indifférenciée et donc mettre sur le même plan, au nom de la laïcité, islam et catholicisme ; ou bien faut-il considérer qu’en raison de leur contenu respectif et de l’histoire de notre pays, on ne peut les aborder d’un point de vue neutre et surplombant?
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