C’est finalement la destruction par erreur d’un hélicoptère russe par l’Azerbaïdjan au-dessus du territoire arménien le 9 novembre dernier qui aura contraint la Russie – jusque-là peu encline à intervenir dans le conflit du Haut-Karabakh – à imposer un cessez-le-feu avec effets immédiats aux deux parties.
Catastrophique pour l’Arménie, ce cessez-le-feu entérine la cession des trois-quarts du territoire de la République du Haut-Karabakh (appelée par les Arméniens Artsakh) à l’Azerbaïdjan. Dans le détail, celui-ci conserve les territoires militairement conquis au cours du conflit et se fait rétrocéder les régions de Kelbadjar, Agdam et Latchin – où un corridor doit toutefois permettre de relier l’Arménie à l’ancien oblast autonome du Haut-Karabakh, peuplé à 95% d’Arméniens. En tout, sept districts qui avaient été conquis par les Arméniens contre les Azerbaïdjanais en 1994 et qui formaient un glacis protecteur du Haut-Karabakh en territoire azerbaïdjanais, peuplé de Kurdes et d’Azéris. Ce n’est pas la cession de ces territoires dépourvus d’identité arménienne historique qui pose problème en soi même si elle fragilise ce qu’il reste de l’Artsakh. D’ailleurs, Nikol Pachinian, premier ministre arménien, avait envisagé dès 2011 de rendre ces sept districts à l’Azerbaïdjan dans le cadre de négociations autour du futur statut du Haut-Karabakh mais le président Aliev avait refusé tout net.
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