Le jugement qui a eu lieu au palais de justice de Valence était l’occasion d’en apprendre davantage sur ce curieux personnage masqué – Covid oblige – de 28 ans, aux cheveux longs et au t-shirt kaki, sans antécédent et dont la prestation a fait le tour du monde. Féru d’histoire médiévale, Damien T., chômeur de son état, a tout le temps de se consacrer à sa passion au sein de l’association « des chevaliers de la table carrée » qu’il a créée. Il fréquente aussi l’association des « arts martiaux historiques européens », qui donnent à cet incompris la possibilité de se mettre dans la peau de ses personnages favoris, inspirés des récits de Chrétien de Troyes et des aventures du roi Arthur, en participant à des jeux de rôle thématique.
L’accusé revient brièvement sur son parcours scolaire et détaille les difficultés qui l’empêcheront de poursuivre dans le supérieur. Dyslexique et dysorthographique, il est rapidement diagnostiqué à « haut potentiel intellectuel ». En privé, il doit encaisser le décès de son père, abandonne ses études en thanatopraxie, puis enchaîne les intérims jusqu’à il y a deux ans où il décide de tout arrêter pour s’adonner entièrement à sa passion. Fasciné par l’histoire de France et celle du Moyen Âge en particulier, Damien est très attaché aux valeurs défendues par les chevaliers, qu’il admire et imite fréquemment lors de ses représentations amatrices.
Mi-chevalier mi-gilet-jaune, le jeune homme avoue avoir agi sans réfléchir, comme provoqué par la venue du président vers lui
La question de ses orientations politiques a fait débat. La gauche accuse l’extrême-droite en invoquant les paroles prononcées au moment du passage à l’acte : « Montjoie Saint-Denis ! », paroles interprétées comme symbole d’allégeance au Roy. Finalement, quand bien même l’homme penche à droite, le cri de ralliement n’aurait pour écho que son inconditionnel attachement à une époque révolue. Fier de cet héritage historique et des valeurs qu’il défend, Damien Tarel se définit avant tout comme patriote et fait le lien entre son geste et le mouvement des Gilets jaunes, par qui il s’est par ailleurs « senti investi ». Un acte symbolique donc, pensé comme réponse au gouvernement, alors que le mouvement a été « repoussé violemment par Emmanuel Macron et son ministre de l’époque ». [...]
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