Notre collaborateur attaque de front ce monde d’après que l’on nous a imposé : faisant la suture entre folies libertaires et scandales libéraux, il réarme une génération.
Ce Voyage dans les ruines libérales-libertaires est-il le stade terminal de la « démocratie totalitaire » dont vous parliez dans un essai en 2007 ?
À l’époque, j’affirmais que nous étions dans un moment post-démocratique, moment qui garde les apparences de la démocratie représentative et libérale mais où la démocratie n’est plus que l’image d’elle-même. C’est le danger principal évoqué par Tocqueville au sujet des démocraties représentatives et libérales. Nous sommes au cœur du Spectacle : nous vivons dans une image d’un monde que nous pensons être encore le vrai monde.
Ce qui a changé depuis 2007 ? Le vrai est effectivement devenu un moment du faux (que l’on pense à la GPA) mais nous en sommes maintenant collectivement conscients. Cette conscience est du reste un des ressorts fondamentaux du réveil des peuples, partout en Europe, à commencer par la France et le mouvement des Gilets jaunes.
Pour la France, il y a au moins trois événements dans la prise de conscience que la démocratie n’est plus que l’image d’elle-même : le vol référendaire de 2005, quand les « élites mondialisées » ont voulu remplacer le peuple ; les manifestations massives de La Manif Pour Tous, en 2013, lors desquelles est clairement apparu que, pour ces mêmes « élites » dont le président Macron est aujourd’hui à la fois le symbole et la caricature, tous les peuples ne se valent pas au sein du peuple français, et que leur « démocratie » autorise toutes les conceptions du monde sauf celles qui contredisent le pouvoir ; l’acceptation progressive par ces mêmes « élites » que le terrorisme musulman islamiste soit une sorte d’état normal du monde. En ce domaine, il y a eu collaboration d’une partie des « élites » avec l’ennemi.
Quel est ce monde libéral-libertaire que vous décrivez ?
Michéa a bien montré que la pensée libérale est double, que l’individu libéral-libertaire se ment à lui-même, comme la société post-démocratique se ment à elle-même : les élites mondialisées prétendent nous conduire vers un monde de libertés accentuées, y compris par le transhumanisme ou l’IA, un monde où la satisfaction de nos désirs règnerait en maîtresse. (...)
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