Dans un pays où l’héritage catholique, la place de l’islam, le retour de l’antisémitisme et la définition de la laïcité font chaque jour débat avec passion, de temps à autre sous une forme intelligente mais la plupart du temps avec une certaine violence, interroger les vues du président de la République sur la question religieuse est appréciable. François Hollande était imperméable à toute approche transcendante, Nicolas Sarkozy, parfois déroutant mais capable à l’occasion d’écouter les bons conseils de Patrick Buisson, avait relevé le défi, aux éditions du Cerf déjà, avec La République, les Religions, l’Espérance (2004).
Avec Emmanuel Macron, nous sommes sur un tout autre registre, comme le montre le livre sobre et factuel que publie le journaliste de l’hebdomadaire Famille chrétienne Samuel Pruvot sur la base des deux entretiens qu’il a menés en tête-à-tête avec l’actuel chef de l’État, les 21 décembre 2017 et 20 décembre 2021. D’entrée, Emmanuel Macron précise que chez ses parents, on tirait « gloire de n’avoir aucun rapport avec la religion ». C’est dit-il, sa scolarisation chez les Jésuites d’Amiens et sa lecture d’auteurs « catholiques » comme Gide (qui au passage était protestant), Bernanos et Claudel qui le poussèrent à demander le baptême, « mélange d’un sentiment intime, métaphysique, avec le contact avec d’autres jeunes gens engagés dans la même démarche ». [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !