Philippe de Poulpiquet photographie depuis longtemps les théâtres de guerre, y compris les théâtres les plus secrets, ceux que les combattants blessés transportent avec eux, la guerre désormais incorporée à leur chair et à leur âme, au sens le plus étroit, qu’il s’agisse d’une jambe arrachée ou d’une mémoire encombrée du bruit des batailles. Dans « Mémoires de guerres », on croise blessés, infirmiers et vieillards, et au moins un cercueil.
Les vieillards sont dans leurs chambres ou au réfectoire, dans la cathédrale Saint-Louis ou dans les salles XVIIe qui, depuis 350 ans, accueillent « ceux qui ont exposé librement leur vie et prodigué leur sang pour la défense et le soutien » de la France, puisque tel était le projet de Louis XIV
Les vieillards sont dans leurs chambres ou au réfectoire, dans la cathédrale Saint-Louis ou dans les salles XVIIe qui, depuis 350 ans, accueillent « ceux qui ont exposé librement leur vie et prodigué leur sang pour la défense et le soutien » de la France, puisque tel était le projet de Louis XIV. De photo en photo on les retrouve, tel observant on ne sait quoi hors cadre, là debout dans l’ancienne apothicairerie ; ou tel autre jovial et familier dans sa chambre puis solennel – dans l’apothicairerie – veste surchargée de médailles enflée sur un chandail bleu. Peut-être l’un de ces visages est-il aussi dans ce cercueil, qu’on voit entrer et sortir de l’église aux soldats. [...]
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