En quelques mois, le wokisme sera devenu le thème principal des essais parus ou à paraître. Traductions et remâchages ridicules de travaux américains d’un côté, analyses un poil répétitives des ressorts du logiciel woke de l’autre : partisans et opposants, c’est tout l’appareil éditorial français qui s’est mis en branle d’un même mouvement, quand bien même beaucoup se demandaient s’il s’agissait d’un sujet politique véritable, et si l’on ne participait pas, par le seul fait d’en parler, à le légitimer. Tous les jours, l’actualité politique et sociale se charge de répondre : praxis plus que philosophie, le wokisme est un réflexe, une exhortation qui se répand comme une traînée de poudre.
Et c’est pour dresser quelques digues encore contre cette marée furieuse, du moins contre sa vague raciale, que s’élèvent Pierre-André Taguieff et Drieu Godefridi, certes dans des styles tout à fait différents et pour ainsi dire archétypaux, puisque le premier adopte une approche classiquement universitaire, c’est-à-dire lente, précise et ultra-référencée, avec un précieux travail de définitions, quand le second choisit l’analyse brève et anglée sur le mode disqualifiant. [...]
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