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L’Europe dans l’impasse économique ? Entretien avec Charles Gave

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Publié le

15 juillet 2022

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Conséquences de la pandémie, guerre en Ukraine, inflation et crise énergétique : le cocktail de l’année 2022 s’annonce particulièrement nocif. Pour l’économiste et essayiste Charles Gave, on ne fera pas l’économie de mesures radicales et de soubresauts violents pour sortir du marasme qui s’annonce.
Charles Gave

Dans la situation actuelle, marquée par le contexte épidémique, la guerre en Europe, la désorganisation du marché de l’énergie et des céréales et l’inflation, peut-on considérer que tous les éléments sont réunis pour nous entraîner vers une « stagflation » ou existe-t-il d’autres facteurs qu’il faut prendre en compte pour tempérer cette analyse ?

Ça dépend de la région du monde que vous évoquez. Pour l’Europe la réponse est oui, puisque qu’on va se retrouver avec le coût énergétique le plus élevé au monde. Nous étions habitués à payer notre énergie en euros avec des contrats à long terme avec la Russie : mais la remise en cause de l’équilibre géopolitique remet aussi en cause l’équilibre économique et nous amène à repenser dans l’urgence l’architecture de notre approvisionnement énergétique. Sachant que nous avons le travail le plus cher au monde et aussi l’environnement réglementaire le plus contraignant, associés à des systèmes sociaux très coûteux. Nous allons être amenés à payer beaucoup plus cher notre approvisionnement énergétique.

Mais cela concerne-t-il aussi la France, ou sommes-nous capables de tempérer les effets néfastes de ces bouleversements en nous appuyant sur la production nationale ?

Nous produisons un petit peu plus localement en France que nos voisins européens et nous jouissons du nucléaire, mais à l’heure actuelle la moitié de nos centrales sont en réparation et ce n’est pas pour quelques mois. Il n’y a pas eu assez d’investissements en France dans cette branche et l’on relève aujourd’hui beaucoup trop de défauts et de problèmes qui doivent trouver des solutions pour optimiser et sécuriser notre production. De plus, la France s’est débrouillée pour que le prix de son énergie soit indexé sur le prix du gaz que les Allemands achètent. Si le prix de l’énergie augmente pour les Allemands, il augmente donc pour nous aussi, en vertu d’un tarif fixe pour tous les États européens.

Avec la situation actuelle, on risque de connaître une pénurie monstrueuse d’énergies fossiles

Ce sont les Allemands qui l’ont imposé ?

Ce sont surtout les Français qui l’ont accepté. Pourquoi ils ont accepté cela, je n’en sais rien. C’est une décision encore plus difficilement compréhensible dans un contexte où l’on appelle à consolider notre souveraineté énergétique. Et nous voilà soumis à la même pression tarifaire que les Allemands qui ont pris l’idiote décision de fermer leurs centrales nucléaires pour ouvrir des centrales à charbon. C’est une situation d’autant plus inacceptable qu’au contraire des Allemands, nous avions pourtant réalisé des investissements stratégiques qui devaient garantir notre souveraineté énergétique.[...]

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