La guerre en Ukraine, loin de fournir l’occasion à l’ambition européenne de se ressaisir, risque d’en être le chant du cygne. Ceux qui pensent que, sous l’effet du choc, l’Union européenne va sortir renforcée, plus puissante et plus unie par la crise, prennent leurs fantasmes idéologiques pour des réalités historiques. L’Europe est entrée insidieusement, à la fin du XIXème siècle, dans un processus mortifère. En 1866, après la défaite de Sadowa, l’Europe abandonne l’Empire d’Autriche-Hongrie aux appétits prussiens. Quatre ans plus tard, en 1870, l’Europe laisse la France s’effondrer militairement face aux mêmes troupes prussiennes et accepte l’unité allemande. Il en résulte alors, au cœur du continent, la formation d’un géant germanique trop fort pour être équilibré par les autres nations, mais trop petit pour parvenir à dominer sans heurt. La machine infernale de l’Histoire européenne contemporaine se trouve ainsi lancée, provoquant le cataclysme des deux guerres mondiales. [...]
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