On apprenait il y a quelques jours que la société française Ÿnsect avait acquis le hollandais Protifarm, « l’un des acteurs les plus avancés dans l’utilisation des scarabées pour l’alimentation humaine ». On ne peut que se réjouir car, comme elle le proclame elle-même avec talent, « Ÿnsect propose une solution écologique, saine et durable pour répondre à la demande mondiale croissante de consommation de protéines et de plantes. Ÿnsect exploite des technologies de rupture protégées par 300 brevets issus de 30 familles, lui permettant d’élever des scarabées Molitor et Bu ffalo dans des fermes verticales à empreinte carbone négative. »
On n’est pas plus vertueux. Notre avenir sera fait de protéines d’insectes brevetées à empreinte carbone négative, qui sont des ingrédients premium à haute valeur ajoutée, je ne crois pas qu’on puisse mieux résumer la chose. On sent que les créateurs du projet sont heureux de proposer des protéines vertueuses aux poissons, aux volailles, aux porcs et aux humains.
Des agriculteurs inconscients ont saccagé les campagnes, avec la bénédiction scientifique des autorités
J’avoue que la vertu du scarabée Buffalo me laisse froid. D’autant qu’en fait on n’utilise que ses larves, qu’on ébouillante. Ça a moins de panache qu’une véritable purée de scarabées. Quand on ne l’ébouillante pas, la larve donne naissance à un ténébrion, ce qui est un bien plus joli nom. Le scarabée Molitor est d’ailleurs le ténébrion meunier. Pourquoi diable ne pas utiliser ce nom, qui nous rappelle que l’insecte affectionnait les anciens moulins et les dépôts de farine ? [...]
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