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Louis-Alphonse de Bourbon rend un dernier hommage au Caudillo Franco

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Publié le

25 octobre 2019

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L’affaire aura passionné comme divisé les espagnols durant un an. Considéré comme une « priorité » par le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, qui affrontera dans quelques jours le vote de ses concitoyens, la dépouille du général Francisco Franco a été transférée de la Vallée de Los Caïdos où il reposait depuis 1975 au cimetière de Mingorrubio, à Madrid. C’est le prince Louis-Alphonse de Bourbon, duc d’Anjou et prétendant au trône de France, arrière-petit-fils du Caudillo, qui a porté avec les membres de la famille Franco,  le cercueil de l’ancien chef d’État vers ce qui sera désormais sa dernière demeure.

 

« Nous n’avons pas encore la date, mais le gouvernement va le faire. L’Espagne ne peut pas se permettre de garder des symboles qui divisent les Espagnols ». À peine arrivé au pouvoir en juin 2018, Pedro Sanchez avait rapidement annoncé son intention d’exhumer le corps du général Franco, qui avait dirigé l’Espagne d’une main de fer de 1939 à 1975. Levée immédiate de boucliers des héritiers du Caudillo, Louis- Alphonse de Bourbon en tête, c’est une longue bataille juridique qui s’est jouée contre le parti socialiste et ses alliés, sur fond de guerre de mémoire. Nommé président d’honneur de la Fondation Franco peu après le décès de sa grand-mère, la fille du généralissime, le duc d’Anjou s’était rapidement imposé comme le porte-parole  naturel de sa famille et gardien du temple franquiste. « Le gouvernement espagnol actuel fait tout pour effacer son héritage. On abat des statues, on rebaptise des rues, et c’est regrettable. Franco a créé la classe moyenne en Espagne, il a créé des forêts, des lacs et des routes, il a empêché que le pays n’entre dans la guerre et que le communisme s’installe. Évidemment il y a eu la guerre civile, mais il ne l’a pas voulue. Il ne faut pas gommer l’Histoire (…) » avait affirmé en 2010 au magazine « Paris Match »,  le prétendant au trône de France. Des déclarations réitérées dans le même magazine en juin dernier où il avait solennellement appelé le gouvernement à « respecter les morts ».

 

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Du côté de la Zarzuela, la monarchie espagnole avait opposé un silence assourdissant générant des tensions entre le « bisniéto », tel qu’est surnommé le prince Louis-Alphonse de Bourbon, et son cousin, le roi Felipe VI. Ses nombreuses attaques contre le gouvernement, sur les réseaux sociaux, avait forcé le souverain à convoquer au palais royal, le prince Louis-Alphonse de Bourbon. Une entrevue houleuse d’après les médias espagnols mais démentie par ses conseillers. Une rivalité entre les deux branches qui date depuis des décennies. Aîné des Bourbons, son père, le prince Alphonse avait épousé Carmen, la petite-fille du généralissime en 1972. Pourtant pressenti pour occuper le trône d’Espagne vacant depuis la chute de la monarchie en 1931, Franco avait finalement choisi l’héritier de la branche cadette incarnée par Juan Carlos, père du monarque actuel. Au plus fort de la crise royale, alors que Louis-Alphonse de Bourbon s’était rendu à la Vallée de Los Caïdos pour un hommage appuyé à son arrière-grand-père, sous les bras tendus des nostalgiques du franquisme,  un petit parti carliste avait même annoncé qu’il soutiendrait sa candidature au trône d’Espagne (Luis II). Le conflit avec le gouvernement socialiste avait d’ailleurs considérablement gêné ses partisans en France, les Légitimistes, divisés sur l’attitude à prendre face à un prince quelque peu absent de l’Hexagone et de plus en plus proche du mouvement Vox dont il partage les idées. Descendant de Louis  XIV, le prince est soutenu par une partie des royalistes français qui le désignent comme le roi de France selon les lois fondamentales du royaume. En face de lui, deux autres prétendants, Jean d’Orléans, comte de Paris, et le prince impérial Jean-Christophe Napoléon.

Le conflit avec le gouvernement socialiste avait considérablement gêné les partisans de Louis-Alphonse en France, les Légitimistes, divisés sur l’attitude à prendre face à un prince quelque peu absent de l’Hexagone et de plus en plus proche du mouvement Vox dont il partage les idées.

Le 24 septembre dernier, c’est la Cour suprême qui a donné le coup de grâce au prince Louis-Alphonse de Bourbon, depuis peu englué dans des ennuis financiers au Panama. En rejetant le dernier recours déposé par les Franco, elle a permis à Pedro Sanchez de décider de l’exhumation du Caudillo. Un véritable coup électoral pour ses détracteurs. C’est uni avec sa famille derrière lui que le prince Louis-Alphonse de Bourbon est venu assister à la sortie du cercueil de son arrière-grand-père qu’il a eu l’honneur de porter. Des images fortes pour un homme apparu à la télévision nationale, les traits tirés, visiblement éprouvé et drapé dans sa dignité, qui ont fait le tour des médias internationaux, français compris. « Aujourd’hui, nous tournons une page sombre de notre histoire » a sobrement écrit sur son compte twitter le premier ministre espagnol qui avait évoqué auparavant « une grande victoire de la mémoire, de la justice et de la réparation, donc de la démocratie espagnole ». Non sans avoir interdit au préalable toutes manifestations aux abords du mausolée, qui abrite autant les corps des héros du panthéon franquiste que républicain. « Vive l’Espagne ! » ont crié d’une seule voix les 22 membres de la famille Franco présents à cette exhumation.

 

Lire aussi : Les nouveaux grognards du prince Napoléon

 

Transportée par hélicoptère, la dépouille du Caudillo devrait rejoindre celle de son épouse enterrée au cimetière de Mingorrubio et où séjourne également depuis 1961, l’ancien président- dictateur dominicain Rafael Trujillo. Clap de fin d’une affaire qui semblait inextricable. Le mausolée devrait devenir à court terme, un musée consacré à cette guerre civile qui a opposé violemment deux camps entre 1936 et 1939, faisant des dizaines de milliers de morts de chaque côté des protagonistes.

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