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M. Renaud Camus, the man of the year

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26 janvier 2018

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M. Brézet, Directeur des Rédactions du Figaro, nous dit que 2017 fut « riche en surprises » et que « 2018 ne le sera pas moins ». En cela, il fait comme tous ses confrères, ce qui n’est pas critiquable. Ni bien louable d’ailleurs. Je ne trouve pas moi que 2017 recelât la moindre surprise. 2017 ne fut rien d’autre qu’une année de plus dans le flou complet que nous vivons tous, le flou de la descente, car nous descendons Chers Amis, nous ne nous améliorons certainement pas, nous filons tout droit vers l’inconnu.

 

Paris d’ailleurs, au lieu d’aller minauder dans les comités olympiques, ferait mieux de préparer une candidature pour devenir capitale du flou artistique, capitale de la fange, le fin du fin. Vaille que vaille. Car nous avons là de la ressource, une sacrée torchée d’édiles de l’élite sur ce chapitre. 2017 même combat que 2016, que 2015, que 2014 (et cætera) ; même combat que tous ses prédécesseurs, tout ce paquet d’années sanglées à triple étrivières par l’Histoire en attendant de leur donner un peu de sens, ce qui n’est pas évident je suppose.

Vous m’en voudriez de m’arrêter là et de n’en dire pas davantage. Alors sondons un peu. Il y a une phrase, une simple phrase qui n’a pas cessé de me bouleverser. N’a pas été épinglée aux actualités. La voici : « Espèces de salauds, qu’est-ce que vous avez fait de mon peuple ? ». Phrase de M. Renaud Camus, tout droit tirée de son Journal. Cette phrase, Mesdames et Messieurs, me semble être la seule chose à retenir de cette enfilade de jours inutiles que fut 2017 ; car elle vient manifestement des tréfonds. Ex imo.

« Dans la cathédrale de Bourges, à midi, il y avait un couple de chômeurs au huit cent cinquantième mois — pas des touristes, des chrétiens : il se sont agenouillés et signés —, si cabossés par la misère, par la malchance, sans doute aussi par la méchanceté des hommes, que même un Dieu qui n’existerait pas eût eu, à les voir, le cœur brisé, et les aurait pris en pitié. J’aurais voulu leur parler, je ne sais pourquoi, ni ce que j’aurais bien pu leur dire. Mais ils n’étaient occupés que l’un de l’autre, et du Seigneur terrible qui paraissait s’être si peu soucié de leur sort. Ils venaient de Marseille, ai-je cru comprendre, à une inscription sur un sac. Espèces de salauds, qu’est-ce que vous avez fait de mon peuple ? ». Voici 2017 nue. Cabossée, abîmée, épuisée, éreintée, présentant au milieu de son effeuillaison pourrie la sève d’un peuple qui hoquette mais persiste malgré tout.

Il serait commode de s’arrêter là. Il y a pourtant dans cette phrase une phénoménale autre chose : c’est la renaissance d’une vieille tradition française, la conception littéraire de la politique et du monde, jaillissant des cendres de l’incommensurable échec de la Science compromise par des lustres de propagande, celle du progrès sans limites, de la tête dans le mur, du sang d’une nation jusqu’à l’os, des attentats à tous les coins de rue, de l’expression muselée, d’une raison qui se retourne contre les masses & de ses agents fardés d’un cynisme toujours planqué sous des légions de smileys.

La conception littéraire de la politique et du monde ou la prévalence de l’œil sur la statistique, de la raison sur les chiffres, de la politique sur la finance, de la démocratie sur l’administration. Beau slogan, n’est-ce pas ? Sans doute. C’est que je n’ai pas grand-chose à rajouter sur ce chapitre, puisque tout est dans le Journal de M. Renaud Camus, tout est dans son discours de Baix, tout est là sous nos yeux. Il n’y a plus qu’à se dételer, laisser Paris la pie à ses obsessions et se mettre au travail. Alors nous n’aurions pas à nous labourer longtemps les cortex pour trouver notre devise : « Espèces de salauds, qu’est-ce que vous avez fait de mon peuple ? ». Avec mes meilleurs vœux.

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