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Nicolas Dhuicq: « La liste du Rassemblement National est la seule qui propose quelque chose de différent »

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Publié le

9 mai 2019

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Député de l’Aube entre 2007 et 2017, Maire de Brienne depuis 2001 et psychiatre de profession, Nicolas Dhuicq a rejoint Debout la France et Nicolas Dupont-Aignan après la victoire d’Emmanuel Macron et la défaite de François Fillon. Déçu par la campagne de NDA, Nicolas Dhuicq explique en exclusivité à L’incorrect pourquoi il votera finalement pour la liste de Jordan Bardella à la fin du mois.

 

Pourquoi avez-vous décidé de voter aux Européennes pour la liste du Rassemblement National alors que vous étiez engagé initialement avec les Amoureux de la France et plus particulièrement avec Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan ?

Je ne suis pas fondateur des Amoureux de la France, même si j’ai suivi avec bienveillance sa mise en place. La faiblesse de ce mouvement qui se voulait métapolitique a été de vouloir copier ce qui avait été fait avant par Emmanuel Macron. Il est vrai que les partis politiques ne peuvent plus fonctionner comme auparavant mais les deux situations sont trop différentes. La deuxième erreur a été de s’enfermer dans une étiquette de “rassemblement des droites” alors que les problèmes européens concernent tous les citoyens et tous les partis. Certains se sont enfermés dans un discours partisan alors que beaucoup d’électeurs ont des parcours bien plus surprenants qu’on ne peut l’imaginer. 

 

Vous en avez parlé avec Nicolas Dupont-Aignan ?

Dans un premier temps, je n’ai pas renouvelé ma cotisation aux Républicains parce que je trouvais que mon ancien parti vivait à l’image d’un électroencéphalogramme plat. D’un côté, on a une opération de marketing politique en direction des classes moyennes. De l’autre, il y a une description du monde très versaillaise. Je suis donc allé voir Nicolas Dupont-Aignan qui me paraissait avoir une vision politique intéressante, susceptible d’occuper l’espace autrefois dévolu à Philippe Séguin et Philippe de Villiers. Je pensais que NDA serait capable de l’occuper mais il a fonctionné d’une manière, non pas autocentrée, mais avec un entourage qui n’avait pas la même vision. Emmanuelle et Charles Gave, ultralibéraux et pro-américains, ne pouvaient pas charpenter une liste gaulliste. Ensuite, je ne sais pas exactement ce qui s’est passé avec Jean-Frédéric Poisson, mais il a été évincé de la troisième puis de la cinquième position de la liste. Tout cela partait dans tous les sens, sans cohérence. J’ai donc pris mes distances. Je n’ai plus de contact avec Nicolas Dupont-Aignan depuis plusieurs mois.

 

Thierry Mariani vous a-t-il convaincu de franchir le Rubicon et de le rejoindre ?

J’ai effectivement un lien amical et ancien avec Thierry Mariani et je connais bien Jean-Paul Garraud. J’ai côtoyé Hervé Juvin dont j’admire les qualités intellectuelles. J’ai croisé Nicolas Bay à plusieurs reprises et il me semble faire le travail au Parlement Européen. Donc, il est vrai que j’avais beaucoup plus d’affinités avec cette liste qu’avec les autres. Je ne pouvais pas voter pour celle de mon ancien parti puisque s’y trouve une personne qui a pris des positions radicalement opposées aux miennes dans les Balkans.

Je ne pouvais pas voter pour celle de mon ancien parti puisque s’y trouve une personne qui a pris des positions radicalement opposées aux miennes dans les Balkans.

Vous voulez parler d’Arnaud Danjean, qui est en troisième position ?

L’OTAN a fait vivre une tragédie au peuple Serbe avec la création d’un Etat islamo-mafieux en plein cœur de l’Europe qui s’appelle le Kosovo. Je ne peux donc pas partager la vision otanienne d’Arnaud Danjean.

 

Il prétend au contraire travailler à la construction d’une Europe de la Défense…

Dans ce cas, pourquoi ne condamne-t-il pas les interdictions de commercer avec l’Iran que les Etats-Unis nous imposent ? Pourquoi ne défend-il pas les contrats de Total dans ce pays. Quand on promet une Europe souveraine, on défend l’Europe de l’Atlantique à l’Oural et on s’oppose aux sanctions contre la fédération de Russie. On va voir en Crimée ce qui se passe réellement sur place. A chaque élection, on est toujours dans le double discours qui consiste à donner une pincée de souverainisme, une pincée d’indépendance et d’Europe puissance. Après les élections on se réorganise avec les autres groupes politiques et on fait le contraire.

La liste Rassemblement National est la seule qui propose quelque chose de différent

La liste Rassemblement National est la seule qui propose quelque chose de différent. Veut-on donner le primat au Parlement ou à la Commission Européenne? Les commissaires doivent rester des conseillers et non des décideurs. La seconde question importante, il me semble, est celle de la politique économique que l’on veut mettre en oeuvre en Europe. Veut-on de cette Europe qui méprise les Grecs, qui a obligé des dizaines de milliers de jeunes Grecs à quitter le pays avec la complicité du FMI, parce qu’ils ne trouvent plus de quoi vivre décemment. Est-ce qu’on veut de cette Europe qui laisse 800 000 Espagnols sans logement? Je ne suis pas d’accord avec cette politique néo-libérale. Je dis néo-libéral car même Adam Smith rappelait que les travaux d’infrastructure doivent rester propriété de l’Etat. Aujourd’hui, l’Europe nous oblige à privatiser les barrages hydroélectriques. L’Europe, en affaiblissant les Etats, pousse les régions contre les autres. Regardez la Catalogne qui souhaite se séparer parce qu’elle ne veut pas redistribuer sa richesse en Andalousie. 

 

La monnaie unique et le marché commun obligent à des règles communes…

La monnaie unique a fixé des taux de changes pour l’éternité. On voit bien que cette monnaie ne correspond plus aux économies du nord et du sud de l’Europe qui ont divergé.

 

Lire aussi : Bruno North : ” Bellamy c’est Kaa dans Le Livre de la jungle “

 

Vous êtes pour une sortie de l’Euro ?

Plus on avance et plus une sortie de l’euro est compliquée à mettre en oeuvre. C’est la difficile question à laquelle a été confronté Marine Le Pen pendant sa campagne présidentielle quelque soit la qualité intellectuelle de Florian Philippot. Il faut jouer à mon sens sur la différence entre la monnaie commune et la monnaie unique. Et puis, le rôle de la Banque centrale européenne est à revoir. Au final, il n’y a que deux positions cohérentes dans ces élections. Il y a une position qui aurait pu être portée en ce temps par Valéry Giscard d’Estaing qui consiste à plaider pour un budget commun pour compléter la monnaie unique, un fédéralisme supranational assumé. L’autre vision est de donner du pouvoir au Parlement européen et de replacer la Commission en organe de conseil et non de décision. Par, ailleurs l’histoire de l’Europe est compliquée et nécessite de redonner du poids aux Etats-Nations. Autrement dit, favoriser les relations bilatérales et multilatérales plutôt de que de vouloir absolument tout uniformiser. 

 

Vous avez parlé avec Marine Le Pen de ce ralliement? Vous allez solliciter son soutien pour les municipales ?

Non je ne lui en ai pas parlé et je n’ai pas encore pris ma décision pour les municipales puisque j’ai l’avantage d’être sortant. Ma décision sera donc prise tardivement bien après les élections européennes. Aujourd’hui, les prétendants à ma succession n’ont pas les compétences pour. Je ne peux donc pas écarter de me représenter. Je reste libre et je n’appartiens aujourd’hui à aucun parti politique. 

 

 

Allez-vous vous réconcilier avec Bruno Subtil, le candidat RN historique de votre circonscription, qui en se maintenant au second tour, vous a fait perdre la triangulaire aux législatives de 2017 ?

J’ai perdu surtout parce qu’en plus de la vague Macron, le musée que j’ai fait construire n’était pas terminé. Les gens ont donc raconté n’importe quoi sur son financement. Je n’ai jamais eu d’acrimonie ou de problèmes personnels avec Bruno Subtil, même s’il n’a pas été très subtil, c’est le cas de le dire, entre les deux tours. Son parti l’ayant plutôt poussé à se retirer. Je ne voulais pas que Bruno Subtil perde la face mais je ne voulais pas d’alliance en bonne et due forme pour ne pas exciter le système médiatique contre nous. Cela s’est finalement joué à quelques voix d’écart.

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