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Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Frédéric Poisson, clarification

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Publié le

29 mars 2019

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L’absence de Jean-Frédéric Poisson dans la liste des Amoureux de la France a provoqué des remous considérables, qui ont saturé la couverture médiatique de l’événement. Retour sur la séquence et clarification.

 

Ce matin Nicolas Dupont Aignan a annoncé la composition définitive de sa liste pour les européennes, à l’occasion d’une conférence de presse. Pourquoi parler de Nicolas Dupont-Aignan, et pas les Amoureux de la France comme se nomme officiellement l’alliance ? Parce qu’avec les soubresauts de ces dernières semaines, la liste est devenue une liste Debout la France, et Debout la France c’est Nicolas Dupont-Aignan.

Nicolas Dupont-Aignan avait décidé de virer Jean-Frédéric Poisson il y a une dizaine de jours, estimant que tout compte fait il n’avait pas besoin de lui.

 

 

Jean-Frédéric Poisson apportait comme tous les colistiers une somme d’argent. Pour rappel, le ticket d’entrée dans cette liste est de plusieurs centaines de milliers d’euros, entre 150000 et 500000 selon les sources. Mais la valeur qu’apporte Jean-Frédéric Poisson n’est pas là. Elle est d’une part dans sa réserve de voix :  même s’il ne s’agit que de quelques pourcents, aux Européenne c’est un apport substantiel. D’autre part, le PCD ce n’est pas rien : c’est un parti structuré, relativement identifié par les électeurs, et dont la présence renforçait la crédibilité de « l’alliance » qu’était censé être les Amoureux de la France. 

 

Sans le PCD, plus d’Amoureux de la France

 

Sans le PCD, l’alliance devient Débout la France plus le CNIP, ce qui fait objectivement un peu léger.

Par conséquent, le PCD entendait bien avoir une présence autre que symbolique dans la liste. Une volonté qui se matérialisait par deux exigences : la troisième position sur la liste, et une grosse dizaine de candidats en tout. Trop pour Nicolas Dupont-Aignan qui semble-t-il préfère une équipe à son service plutôt qu’une coalition avec les arbitrages que ça nécessiterait. Vers le 15 mars NDA décide donc de rétrograder JFP à la cinquième place.

Pour JFP, c’en est trop. Pendant ce temps, Emmanuelle Gave n’a pas digéré la façon dont elle s’est fait abandonner par Nicolas Dupont-Aignan alors que son père, Charles Gave, avait accepté d’allonger environ deux millions d’euros pour la campagne, à condition que Nicolas Dupont-Aignan libéralise un minimum son discours économique.

 

 

Charles Gave contacte Jean-Frédéric Poisson et lui fait une proposition : on y va tous les deux et on monte une liste dissidente. Jean-Frédéric Poisson, déjà engagé auprès de Nicolas Dupont-Aignan refuse. Réponse de Charles Gave : « je comprends. Vous êtes un homme d’honneur. ». Mais la proposition est arrivée aux oreilles de Charles Sapin du Figaro, lequel la dévoile dans un papier. Il n’en fallait pas plus pour Nicolas Dupont-Aignan. Jean-Frédéric Poisson est dégagé.

 

Charles Gave contacte Jean-Frédéric Poisson et lui fait une proposition : on y va tous les deux et on monte une liste dissidente. Jean-Frédéric Poisson, déjà engagé auprès de Nicolas Dupont-Aignan refuse.

 

Il n’en fallait pas plus pour Nicolas Dupont-Aignan : Jean-Frédéric Poisson est dégagé.

Dernier rescapé de « l’alliance » des Amoureux de la France, Bruno North : le patron du CNIP remonte par capillarité dans la liste jusqu’à la très convoitée cinquième place. Un Bruno North qui nous confie ses points de désaccord avec DLF : « Je ne suis pas comme eux un gaulliste social, mais un libéral conservateur. J’insiste sur ces termes : libéral, et conservateur. »

Sans doute ses divergences seront cette fois tolérées par NDA qui a trop besoin du CNIP pour que l’appellation « Les Amoureux de la France » ait encore un sens.

Toujours est-il que factuellement, Jean-Frédéric Poisson n’a pas tenté de monter une liste dissidente. En revanche, lorsque Charles Gave le lui a proposé, il n’a pas démenti au Figaro et au perspicace Charles Sapin, pour pouvoir mettre une ultime pression à Nicolas Dupont-Aignan, précipitant sa chute.

Dans les rangs de DLF, la composition de la liste et la façon dont elle a été présentée ne passent pas très bien. Un membre du bureau politique, prise de guerre de NDA juste après la présidentielle est outré par le fond comme pour la forme. Concernant la forme, le mail reçu de la part de Jean-Philippe Tanguy à une heure du matin passe mal.

D’une part il n’y avait pas la liste dedans. D’autre part, le mail précisait qu’il n’y avait pas de bureau politique prévu le lendemain avant la conférence pour la présenter. « À quoi ça sert d’avoir un bureau politique alors ? C’est sûr qu’organiser un bureau politique avant une conférence à 10h30, c’est compliqué », soupire t-on.

 

Lire aussi : Jean-Frédéric Poisson : “Nicolas Dupont-Aignan n’aime pas les chrétiens”

 

Toujours la même personne mentionne qu’une place lui a été proposée jusqu’à hier : 22ème, puis 12ème, puis 10ème, puis rien du tout. Peu courtois.

Sur le fond et la composition de la liste, la présence de Marie-Jo Zimmermann fait bondir. Personne n’a pu passer à côté des lourdes insistances de NDA sur son engagement concernant le droit des femmes.

Mais comment est-il possible d’insister là-dessus alors même que Marie-Jo Zimmermann a fait preuve d’une faiblesse coupable avec l’islam en allant promettre dans une mosquée la tête couverte d’un voile d’en construire une plus grande si elle était élue maire ?

La vidéo est encore sur Youtube, obligeamment postée par un compte dont le logo est la flamme du FN. D’autre part, « le patron » assure à qui veut l’entendre au téléphone que si Poisson a été viré, c’est parce qu’il n’apportait pas d’argent, ce qui est totalement faux. Le montant convenu avec le PCD était très consistant.

 

 

Enfin, c’est le timing qui est pointé du doigt : « Dupont-Aignan ne découvre pas Poisson, ils travaillent ensemble depuis deux ans ! » Jean-Frédéric Poisson dit dans nos colonnes que « Nicolas Dupont-Aignan n’aime pas les chrétiens ». Factuellement, c’est vrai qu’il a fait des remontrances à certaines personnalités qui sont allées à la Marche pour la vie, et chez des adhérents DLF il se dit que Jean-Philippe Tanguy garde un oeil sur les cathos (Addendum, vendredi 29 à 23h : Jean-Philippe Tanguy nous a joint au téléphone pour démentir vigoureusement, faisant valoir sa participation à un débat de La manif pour tous pour y défendre la ligne de DLF, lorsqu’il était tête de liste aux régionales).

Les « Amoureux de la France » ont vécu. Nicolas Dupont-Aignan a choisi de jouer cavalier seul. Le mot de la fin revient à Damien Lempereur. Ce porte-parole de DLF et garçon pondéré estime que « de toute façon les Français ne savent pas encore qu’il y a des européennes. Ils le découvriront dans quelques semaines ; d’ici là la liste est stabilisée. »

Il n’a tout à fait tort. À part dans les milieux politiques, ces remous ne sont pas parvenus à l’oreille des votants. Mais l’initiative de rassemblement a échoué. La fin piteuse des Amoureux de la France risque de dilapider le capital d’estime et de courage que lui avait valu son alliance avec le RN au second tour de 2017. Même avec quelques lieutenants de talent dans sa liste, Nicolas Dupont-Aignan risque bien de ne faire que de la figuration. Dommage qu’à la place de lieutenants il n’ait pas des alliés. Il les a eus.

 

Louis Lecomte

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