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Non à la manipulation génétique du plus jeune être humain !

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Publié le

17 décembre 2021

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Dernièrement, l’Agence de la biomédecine (ABM) a été condamnée par la Cour administrative d’appel de Versailles pour avoir expérimenté illégalement la « FIV à trois parents ». Juriste à la Fondation Jérôme Lejeune, Lucie Pacherie dénonce ces manipulations du patrimoine génétique de l’humanité. Tribune.
embryon fiv (1)

L’Agence de la biomédecine (ABM) vient d’être condamnée par la Cour administrative d’appel de Versailles pour avoir illégalement autorisé une équipe de chercheurs à expérimenter la « FIV à trois parents ». À la demande de la fondation Jérôme Lejeune, la Cour a annulé ce protocole de recherche qui a conduit à créer, pendant cinq ans, des embryons génétiquement modifiés, en méconnaissant l’interdit légal. Une affaire qui illustre le « biopouvoir » de l’ABM, la pression de certains « experts » pour changer la loi, et l’ignorance ou l’indifférence collectives des enjeux éthiques et scientifiques du bricolage génétique des plus jeunes êtres humains.

Une recherche dangereuse pour l’espèce humaine

C’est en mai 2016 que l’ABM a autorisé une équipe de chercheurs français à détruire des embryons humains pour « investiguer les conséquences d’un dysfonctionnement mitochondrial ». L’option de l’équipe de recherche n’était pas de traiter la mère dont le matériel génétique héréditaire est défaillant (ses mitochondries malades) mais de modifier génétiquement des embryons humains.

Ce « biopouvoir » de l’ABM encourage des chercheurs à transgresser la loi et l’éthique

L’équipe de recherche a ainsi transféré le noyau d’un premier embryon dont les mitochondries étaient malades dans un deuxième embryon énucléé, issu d’un autre couple, dont les mitochondries étaient saines. Les chercheurs obtenaient alors un nouvel embryon à trois ADN, composé d’un noyau issu de l’embryon du premier couple (contenant de l’ADN nucléaire), et des mitochondries de la donneuse issues de l’embryon du second couple (contenant de l’ADN mitochondrial). 

Cette technique dite « FIV à trois parents » est présentée de façon compassionnelle ; on nous dit qu’elle aurait pour but de « traiter » des maladies génétiques héréditaires. Mais s’agit-il précisément de cela ? Personne n’est guéri à proprement parler : d’abord la maladie génétique de la mère n’est pas guérie. Ensuite concernant l’embryon, l’équipe de recherche « contourne » le dysfonctionnement mitochondrial transmis en passant par une modification de son génome, qui sera transmissible à la descendance. Les conséquences pour l’espèce humaine sont incertaines et vertigineuses.

Le « biopouvoir » de l’ABM et le mépris du petit de l’homme

Ce cas d’école illustre le « biopouvoir » (expression utilisée par Jacques Testart et Michel Foucaud) de l’ABM. Celle-ci s’est justifiée en cherchant à limiter l’interdit du transgénisme à la manipulation de l’ADN nucléaire (contenu dans le noyau). Autrement dit en tordant le droit. Pourtant, la loi était claire : « La création d’embryons transgéniques ou chimériques est interdite» (article L 2151-2 du code de la santé publique – loi en vigueur jusqu’au 4 août 2021). Le rapporteur public l’a lui aussi clairement énoncé : là où la loi ne distingue pas (modification de l’ADN nucléaire vs modification de l’ADN mitochondrial), il n’y a pas lieu de distinguer. L’interdit du « transgénique » était absolu, il concernait tout le génome de l’embryon humain. Le modifier à l’état embryonnaire consiste à trafiquer son identité génétique et donc à créer un embryon transgénique. C’est un mépris de sa dignité propre qui laisse penser que cela ne nous concerne pas. Pourtant il s’agit bien de porter atteinte à l’intégrité du génome de l’espèce humaine.

À défaut de réelle protection des plus jeunes membres de l’espèce humaine par la loi, la représentation nationale a confié à l’ABM la mission de contrôler la recherche sur l’embryon humain. Elle n’a pas un rôle d’interprète partial de la loi. Encore moins un rôle de législateur. 

L’ignorance ou l’indifférence collective

La « FIV à trois parents » est une technique de fabrication d’embryons transgéniques. Preuve en est, seuls quelques pays – l’Angleterre, le Mexique, la Grève et récemment l’Australie – non signataires de la convention d’Oviedo qui interdit la modification du génome de la descendance (article 13), se risquent à de telles pratiques.

Lire aussi : Tu seras trans, mon fils : quand le sexe fait la loi

Ce « biopouvoir » de l’ABM encourage des chercheurs à transgresser la loi et l’éthique. Il n’est pas seulement théorique, il a des victimes : les embryons humains. À part la fondation Jérôme Lejeune, qui aujourd’hui s’émeut de la manipulation génétique des plus jeunes membres de l’espèce humaine ? Ensemble nous savons nous émouvoir de la conception d’un embryon de panda. Que nous est-il arrivé pour ne plus nous émouvoir collectivement face à des expériences de laboratoire qui abîment le patrimoine génétique de l’humanité et détruisent les plus petits d’entre nous ?

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