Skip to content

Frédéric Saint Clair : « Nous avons cru que la moralisation de l’économie et de la politique nous sauverait »

Par

Publié le

10 octobre 2022

Partage

Notre collaborateur Frédéric Saint Clair, homme de politique, de lettres et de philosophie, publie un essai profond et passionnant pour indiquer la sortie hors de ce monde où le « dernier homme » est devenu un bourgeois capitaliste. À dévorer absolument. Entretien
saint clair

Votre livre repose sur cette idée que nous risquons d’être écrasés dans le jeu des grandes puissances. Comment justifiez-vous cela ?

Certains diraient que nous sommes d’ores et déjà écrasés par le jeu des grandes puissances. Car si la France a bien été, elle aussi, une grande puissance à certaines époques de son histoire, elle ne l’est plus depuis près d’un siècle, et elle éprouve désormais le plus grand mal à résister aux influences des principaux acteurs qui s’affrontent, économiquement ou militairement, sur le grand échiquier international. Il n’y a qu’à regarder les gesticulations d’Emmanuel Macron, ce président de la 6e puissance mondiale réduit à un impuissant « agir communicationnel » habermassien. Pour le dire trivialement, il gesticule, il bavasse, mais son influence, nationale comme internationale, est dérisoire. En témoignent les fessées répétées qui lui sont infligées par des pays comme l’Australie, qui a décommandé sans prévenir douze sous-marins nucléaires au profit des USA ; par le Mali, qui préfère à notre armée des troupes de mercenaires russes ; ou encore par l’Algérie, par la Turquie, par la Russie… Quant au plan national, le résultat est aussi médiocre. Emmanuel Macron est à ce point impuissant que même le renvoi d’un unique imam salafiste vers le Maroc, Hassan Iquioussen, est devenu impossible, sans parler des couacs à répétition, comme lors de cette malheureuse finale au stade de France.

Lire aussi : Laetitia Strauch-Bonart : « Un État omniprésent façonne un individu qui n’a pas besoin de la société civile »

Ce qui paralyse l’action publique ? La raison est d’ordre théorique plus encore que pratique : notre incapacité à penser deux concepts-clefs du politique, la civilisation et la puissance. Le monde est entré dans le XXIe siècle par deux évènements majeurs qui se sont produits la même année, en 2001 : l’attentat djihadiste contre les tours jumelles à New York, le 11 septembre, et l’entrée de la Chine dans l’OMC, deux mois plus tard, jour pour jour ; mais nos responsables politiques et bon nombre de nos intellectuels sont restés idéologiquement bloqués dans le XXe siècle, incapables de penser la coupure épistémologique occasionnée par ces deux évènements, qui sont les clefs de compréhension de la grammaire des nations pour notre époque. Si elle veut éviter de disparaître à moyen terme, la France doit changer de paradigme politique. La question est : comment ? [...]

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

EN KIOSQUE

Découvrez le numéro du mois - 6,90€

Soutenez l’incorrect

faites un don et défiscalisez !

En passant par notre partenaire

Credofunding, vous pouvez obtenir une

réduction d’impôts de 66% du montant de

votre don.

Retrouvez l’incorrect sur les réseaux sociaux

Les autres articles recommandés pour vous​

Restez informé, inscrivez-vous à notre Newsletter

Pin It on Pinterest