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Madame la députée Obono ou le révisionnisme du réel

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Publié le

1 octobre 2017

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[qodef_dropcaps type=”normal” color=”red” background_color=””]É[/qodef_dropcaps]couter ce qui peut librement se dire en ce moment, au sein des institutions de la République, ferait presque regretter qu’une figure comme Pierre Vidal-Naquet ne soit plus parmi nous. Ce dernier n’aurait pas manqué de se joindre à L’Incorrect et de voir maintenant, comme il vît hier, le révisionnisme en train de doucement s’installer sous nos yeux. Révisionnisme non plus seulement historique mais agissant dans le réel quotidien.

 

Ainsi, avec une élue de la République comme la députée de La France Insoumise, Madame Obono. Lors de l’émission BFM Politique du dimanche 1er octobre 2017, Madame Obono indique douter que le refus d’un agent de la RATP de conduire un bus après une femme ait à voir avec « la radicalisation » ou avec « le terrorisme ». Pour elle, c’est une forme de « sexisme ». En théorie, madame Obono n’a pas tort : qu’un homme refuse de conduire un bus parce qu’une femme vient de lâcher le volant est sexiste. Et ainsi qu’elle le précisait, il y a « discrimination » à l’égard de cette femme. Une discrimination qui, de notre point de vue, tombe sous le coup du décret de loi du 3 août dernier, élargissant les délits de racisme, d’homophobie et de sexisme aux propos et actes prononcés ou réalisés dans la sphère non publique. Ce genre de refus se faisant dans l’intimité d’un bus au dépôt, ou d’un bureau. Ainsi, les hommes en question pourraient être poursuivis pour sexisme. Cependant, la déclaration de Madame Obono ne vise à l’évidence pas seulement à incriminer un acte sexiste. La députée a ici pour objectif de minimiser que ce type de refus est avant tout le fait d’hommes de confession musulmane, et que ce refus est prononcé au motif du religieux. Que cela ait véritablement quelque chose à voir avec l’Islam ou non n’est pas la question. Cela devrait être tranché entre théologiens. Mais s’il refuse de conduire un bus après une femme, l’homme — bien réel et de plus en plus fréquent dans les entreprises — dont parle Madame Obono, le fait par un sexisme qui est partie prenante de sa religion. C’est cela que Madame Obono tient absolument à masquer en donnant priorité au sexisme en général comme cause de ce fait discriminatoire.

 

Déjà ubérisée, la société française doit-elle vraiment s’oboniser ?

C’est ici qu’un Vidal-Naquet s’élèverait et publierait une tribune dans Le Monde ou Libération, en démontrant que Madame Obono pratique le révisionnisme du réel — qu’il qualifierait sans doute d’obonisation. Vidal-Naquet avait le don très vieille France de la formule. Tribune, pétition et débat qui pourraient entraîner le vote d’une loi contre la négation du réel quotidien. Car il est un fait réel et quotidien que de plus en plus de femmes sont victimes d’un sexisme faisant partie intégrante de l’Islam tel qu’il se pratique sur le territoire de la République française, à commencer par nombre de femmes musulmanes. Il semble en effet que ces dernières ne choisissent pas toutes la manière dont elles peuvent se vêtir avant de quitter le domicile conjugal. Madame Obono pratique le déni de réalité au sujet du sexisme qui se développe à la RATP comme dans la rue. Refuser de conduire un bus après une femme au nom de sa pratique religieuse est évidemment un signe de radicalisation religieuse. Il est tout aussi évident que Madame Obono organiserait une manifestation nationale, ponctuée d’un discours universaliste de Mélenchon, si un chauffeur de métro chrétien refusait de prendre les manettes d’une rame après une femme.

 

Une députée coutumière du fait

Ce déni de réalité, la députée, réputée proche du Parti des Indigènes de la République, ne le pratique pas seulement à propos des bus. Ainsi, s’exprimant le 27 septembre 2017 à l’Assemblée Nationale, Madame Obono a protesté contre l’autorisation donnée aux préfets de fermer des lieux de culte, autrement dit des mosquées, qui sont à l’origine d’actes de terrorisme ou en font la propagande. La fermeture peut aussi être prononcée au motif des idées et théories propagées. Ce qui gêne Madame Obono, c’est que l’autorisation vise les mosquées radicalisées et l’Islam. Face à cette « injustice », elle lit un extrait de l’Ancien Testament devant ses collègues de l’Assemblée. Son but est de « montrer » que la violence se trouve aussi dans les textes du judéo-christianisme. Déni de réalité, encore. Actuellement, en France, de quelle autre religion que de l’Islam des terroristes et des assassins se réclament-ils pour tuer des innocents, au Bataclan par exemple ? Un Bataclan dont les familles des victimes doivent être horrifiées d’entendre les propos d’une telle députée de la République. Notons que cette dernière s’exprimait dimanche sur BFM Politique quelques minutes avant que deux personnes soient assassinées Gare Saint Charles à Marseille — par un individu ayant crié « Allah Akbar », une expression absente de l’Ancien Testament. Révisionnisme devant le sexisme lié à l’Islam, révisionnisme devant les meurtres perpétrés au nom de cette religion. Pierre Vidal-Naquet, Dieu sait que nous avions des désaccords mais… reviens ! Il-e-s (c’est bien comme cela en inclusif, non ?) sont devenus fou-oll-es ! À entendre de telles négations de la réalité quotidienne, il ne serait pas si incorrect de réclamer une loi contre le révisionnisme du réel quotidien. Une loi que l’on pourrait appeler « Loi sur l’obonisation de la société française ».

 

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