On peut aussi l’appeler saint Janvier, évidemment, mais c’est un peu moins stylé. Gennaro, fils d’une vieille famille de patriciens romains, est né à Naples vers 270. En 302, il est évêque de Bénévent, au sud de l’Italie, un endroit dont Talleyrand sera nommé prince sous Napoléon. Au début des années 300, il y a d’ailleurs déjà une sorte de Talleyrand italien face à notre Gennaro : un certain Timothée, proconsul de Campanie. Soucieux de bien faire, comme souvent les hauts fonctionnaires face aux complotistes, Timothée fait arrêter puis interroger Gennaro, qui est d’abord jeté au feu (sans résultat), puis envoyé dans l’arène avec ses compagnons de cellule.
San Gennaro protègera les Napolitains des maladies, mais aussi des éruptions du Vésuve
Hélas pour le plaisir des spectateurs, les fauves, et notamment les hyènes, se couchent face aux élus. On se croirait sur le service public. Le bon Timothée en perd la vue de rage. Gennaro la lui rend prestissimo, mais cela ne le sauve pas, puisqu’il est finalement décapité avec trois de ses frères chrétiens, après qu’il a lui-même encouragé le bourreau, qui n’avait plus trop le cœur à accomplir sa sinistre besogne. Lorsque le bourreau et ses aides vont rendre compte au proconsul, ils le trouvent mort, dans un état de putréfaction avancée – et eux-mêmes meurent asphyxiés par l’odeur pestilentielle de la charogne. Spettacolare.[...]
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