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Pègre, islam et vidéos

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Publié le

16 novembre 2022

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Les radicalisés en France seraient entre 15 000 et 20 000. Un chiffre d’autant plus dur à établir que leur profil sociologique échappe désormais aux classifications. Avec un endoctrinement qui passe aussi bien par Tik Tok que par la pègre salafiste, l’anti-France des islamistes radicaux est multiple et composite.
redazere

On pourrait parler de « micro-terrorisme » pour désigner ces radicalisés qui prennent l’initiative d’un attentat ou d’un assassinat ciblé sans bénéficier d’aucun soutien préalable apparent. Et qui sont le plus souvent récupérés a posteriori par les groupes islamistes. Un micro-terrorisme auquel l’opinion semble s’être cruellement habituée : qui se souvient de ce chef d’entreprise décapité par un salarié radicalisé en 2016 à Saint-Quentin Fallavier (Isère) ? Qui commémore à leur juste mesure les attentats au couteau dans la basilique Notre-Dame de Nice (2020) ? Les pouvoirs publics semblent faire passer le message que nous devons désormais vivre avec cette anti-France, avec cette menace intérieure permanente. 

Ce micro-terrorisme, dont les morts sont réels, est d’autant plus dur à identifier et à localiser qu’il peut jaillir n’importe où, y compris des chambres d’adolescents. Les réseaux sociaux jouant parfaitement leur rôle de ferments ultra-communautaires. Sur Tik Tok, l’algorithme peut vous faire passer en quelques heures d’une vidéo-conseil pour porter son voile en toute impunité au collège à des vidéos de propagande ultra-violentes publiées par l’État islamique. 

Issus de classes moyennes ou pauvres, végétant entre petite délinquance et petits boulots humiliants, les futurs-radicalisés voient brusquement dans l’islam une voie de sortie

Si l’on présente certains terroristes comme des « loups solitaires autoradicalisés », comme ce fut le cas pour Mohammed Merah, la réalité est bien plus complexe : les radicalisés le sont rarement complètement de leur propre fait. Mohammed Merah, loin d’être venu au djihadisme par la petite porte, était en réalité lié à la pègre salafiste. Avant de se radicaliser en prison, Merah participait à des go-fast depuis l’Espagne dans le cadre d’un vaste trafic de cocaïne à travers l’Europe, dont les commanditaires étaient tous proches du mouvement salafiste. Un réseau qui aide alors Merah à franchir le pas au sortir de prison, pour l’exfiltrer tranquillement dans la région de Kaboul où il s’entraînera auprès des talibans. 

Born-again et influenceurs 

Le point commun de tous ces radicalisés qui passent à l’acte, c’est souvent qu’ils ne sont pas ou peu islamisés à la base. On parle alors de convertis sur le tard ou de « born again ». Issus de classes moyennes ou pauvres, végétant entre petite délinquance et petits boulots humiliants, les futurs-radicalisés voient brusquement dans l’islam une voie de sortie. Au sentiment d’injustice sociale, vient se greffer celui d’une véritable haine pour tout symbole étatique ou républicain, entrevu comme la source de tous les maux. « L’islamisme radical opère une inversion magique qui transforme le mépris de soi en mépris de l’autre et l’indignité en sacralisation de soi aux dépens de l’autre », estime Farhad Khosrokhavar, directeur d’études à l’EHESS. Pourtant, ce portrait-type très proche de celui d’un « incel » tenté par la délinquance a fait long feu. Aujourd’hui, la radicalisation semble toucher toutes les couches de la société française, c’est pourquoi ses chiffres officiels sont aussi flottants. 

Lire aussi : [Enquête] France : le cartel et le territoire

En effet les radicalisés français sont comptabilisés via le Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation terroriste (FSPRT), créé en 2015 pour recenser les individus exclusivement identifiés comme des radicaux religieux (à la différence des fichés S). Des signalements recensés par les services de renseignement mais aussi par des particuliers via le Centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation (CNAPR). Depuis 2015, le nombre des radicalisés inscrits sur ce “chier oscille entre 15 000 et 20 000. La raison de ce flottement, c’est la méthode de comptage, qui différencie les radicalisés « actifs » de ceux qui sont en « veille », c’est-à-dire qui « ne suscitent plus d’inquiétude et ne nécessitent donc plus une surveillance active ». 

Pourtant, ces radicalisés « dormants », dont le chiffre estimé à 5 000 pourrait être bien plus conséquent, constituent une menace réelle pour la France. Une menace insaisissable, car ils déroutent toutes les tentatives d’étiquetage sociologique. Ces radicalisés dormants peuvent être des Français de souche, issus de la bourgeoisie, et ne montrer en apparence aucune discordance sociale particulière. Jusqu’au jour où le mécanisme d’embrigadement se déclenche. Ici, l’islamisme rencontre un autre fait social déterminant, celui d’un monde où règne l’indifférencié et où la glorification de l’ego conduit à l’endoctrinement. On devient musulman par défiance mais aussi pour « exister » dans une société de plus en plus lâche, qui ne présente plus aucun système moral sur lequel s’appuyer.

« Ne pleurez pas dans les toilettes où un démon viendra vous posséder »

Ce qui se dessine, par le truchement des réseaux sociaux (dont la complicité passive doit d’ailleurs être interrogée) c’est le déploiement d’une France parallèle, ultra-communautaire, dans laquelle l’islam syncrétise à peu près toutes les frustrations et toutes les revendications d’une population jeune et moralement inconséquente. Des comptes d’influenceurs extrêmement populaires propagent chaque jour leur propagande, avec une approche cool et friendly, pas si éloignée du développement personnel, qui cache en vérité une idéologie séparatiste à peine déguisée. 

Pas se nettoyer après avoir uriné peut vous emmener en enfer

Redazere

Ainsi sur YouTube, presque rien ne différencie un influenceur musulman d’un influenceur gaming. Voir le très populaire Redazere : physique de métrosexuel aux yeux bleus et aux cheveux longs, cet Algérien de 26 ans, résident au Québec, cache bien son jeu. Ses vidéos, entre pastilles destinées aux plus jeunes sur Tik Tok et vidéos « polémiques » plus longues destinées aux « grands » de YouTube, sont surtout un condensé de propagande musulmane dans lequel il affirme, entre autres joyeusetés, que ne « pas se nettoyer après avoir uriné peut vous emmener en enfer » ou que « la musique est haram et qu’un vrai musulman ne doit pas en écouter »… Le tout sur un ton enjoué qui séduit les enfants, bourré d’anglicismes et de punchlines. Sauf qu’ici, on atteint le summum de l’obscurantisme : voir cette vidéo où il affirme « qu’on ne doit jamais pleurer dans les toilettes » car les djinns (démons) vivent dans les impuretés et pourraient profiter de cette faiblesse pour vous posséder. 

Si aucun propos de Redazere ne rentre sous le coup de la loi, il est manifeste que son profil est une porte d’entrée vers des contenus beaucoup moins licites. Bizarrement, le gouvernement français reste très mesuré face à la prolifération de ces vidéos, alors qu’il n’hésite pas dans le même temps à faire interdire par YouTube des contenus jugés politiquement incorrects. Un deux poids-deux mesures qui fait réfléchir quant à une islamisation jugée quasiment inéluctable.

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