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Père Laurent Stalla-Bourdillon : « Le vrai levier du pouvoir est l’eschatologie »

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Publié le

28 juin 2021

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Face au laïcisme idéologique et au devenir minoritaire de l’Église, le père Stalla- Bourdillon met en garde les catholiques contre la tentation du réflexe identitaire et victimaire, et en appelle à une Église qui ré-embrasse pleinement son rôle eschatologique et social.

Depuis vingt ou trente ans, on a parlé de « nouvelle évangélisation », de « génération Jean-Paul II », comme d’un renouveau ecclésial, notamment en France : était-ce une illusion ?

De l’aveu même de l’actuel président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, dans une conférence intitulée « Pour un renouvellement missionnaire », le 3 janvier aux Missions Étrangères de Paris, cette espérance a été déçue. Je le cite : « Dans les années Jean-Paul II, on a eu le sentiment que nous allions connaître un renouveau de la vie chrétienne, que nous allions surmonter les difficultés des années d’après le Concile Vatican II, et que la beauté de la foi et de la vie chrétienne allait briller de nouveau. Or, cela ne s’est pas passé ainsi. Toutes ces promesses n’ont pas été entièrement tenues. Tous ces espoirs n’ont pas porté tous leurs fruits. Concomitamment au Concile Vatican II il s’est produit une très profonde mutation dans nos sociétés. Alors que jusqu’en 1965, les sociétés (et les religions en elles) étaient fondées sur une morale du devoir, depuis les années 1960, les sociétés ont troqué le devoir pour le bien-être. Les êtres humains se sont habitués à agir en vue d’un épanouissement personnel. » Ce fut un bouleversement très profond dont nous n’avons plus idée aujourd’hui. La société de consommation a éclipsé la consolation qu’offrait la foi en Jésus, dont la miséricorde reste définitivement le seul remède face au mal et à la mort.

Pourquoi l’Église semble-t-elle ne plus avoir sa place ici-bas ?

Nos sociétés modernes ont conçu une forme d’aversion pour le christianisme, car il n’a pas été à la hauteur de son message. Par conséquent, l’État s’est emparé des prérogatives qui étaient celles de l’Église (éducation, santé, social). Il a troqué ses prérogatives régaliennes et paternelles d’ordre et de sécurité pour celles maternelles de la société civile qui éduque, soigne et soutient. Il croit pouvoir faire vivre l’idéal républicain par la loi, alors que Liberté, Egalité, Fraternité sont les fruits de la gratuité et de la grâce. L’Église reste indispensable à l’équilibre de la vie sociale, même si sa situation est inconfortable dans un régime où le contrôle devient permanent. La soif spirituelle reste là, c’est criant. [...]

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