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Peter Handke : Noble Nobel

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Publié le

21 décembre 2020

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Quand le jury a décerné le Nobel de littérature 2019 à Peter Handke, ses lecteurs se sont réjouis et les nains se sont indignés. À Paris, les belles âmes ont sursauté, publié leurs tribunes habituelles dans la Pravda habituelle. À Stockholm, des familles bosniaques ont manifesté, comme si Peter Handke était responsable de la mort des leurs. Les chiens aboient, la caravane passe, Handke est l’un de nos plus grands écrivains vivants. Ne serait-ce pas cela qu’on lui reproche ? Et peut-être encore de s’être établi en banlieue parisienne, plutôt qu’à Paris. Faute de goût impardonnable pour Olivier Py et consorts. L’Incorrect s’est rarement incliné devant un Nobel, pas plus que découvert devant les académiciens : aujourd’hui, pour Peter Handke, nous déroulons le tapis rouge.
Handke

Handke vit en France depuis trente ans. Né de père allemand et de mère de la minorité slovène autrichienne, ayant grandi en Allemagne, en Autriche, puis vécu en France, aux États-Unis, dans différents pays, c’est la France qu’il a choisie pour patrie d’adoption. Il n’en demeure pas moins un écrivain de langue allemande, héritier d’écrivains de langue allemande. C’est pourquoi sa langue peut heurter nos oreilles, nos consciences. Il raconte des histoires mais ne se raconte pas d’histoires. Handke est un écrivain qui pense, ou peut-être plus, un penseur qui écrit. Un écrivain qui interroge sans cesse, et à longueur de livres, les mots, la langue, leur vérité, leur sagacité.

Handke saisit une idée et la taille comme un bloc de marbre. Il tourne autour de ce qu’il veut faire dire aux mots en cercles concentriques jusqu’à les cerner, les épuiser, et leur faire avouer. Tel l’aigle, il prend son temps et pique quand il faut. Ou bien encore telle l’araignée tissant sa toile, il paraît s’éloigner chaque fois de sa cible, mais sans jamais la quitter des yeux, pour offrir une diversité de points de vue et d’aperçus des multiples facettes d’une même idée, d’un même personnage. L’écriture de Handke n’est pas linéaire, elle est concentrique, redoutablement efficace. Il fait penser, pour cela, à son compatriote Thomas Bernhard, la dimension ironique et excessive en moins. [...]

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