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Pierre Valentin : le wokisme est une haine du monde

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Publié le

24 novembre 2021

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Pierre Valentin a produit la première étude sérieuse et complète en France sur le phénomène woke (L’Idéologie woke : anatomie du wokisme, Fondapol). L’occasion d’une plongée en eau trouble, où les déséquilibres psychiques se mélangent au ressentiment historique.
PV

Dans quelle mesure le wokisme est-il assimilable à une démarche complotiste ?

Chez Michel Foucault, la notion de « savoir-pouvoir » est déterminante pour répondre à cette question. Dans Surveiller et punir, il écrit : « Il faut plutôt admettre que le pouvoir produit du savoir (et pas simplement en le favorisant parce qu’il le sert ou en l’appliquant parce qu’il est utile) ; que pouvoir et savoir s’impliquent directement l’un l’autre ; qu’il n’y a pas de relation de pouvoir sans constitution corrélative d’un champ de savoir, ni de savoir qui ne suppose et ne constitue en même temps des relations de pouvoir ». Face à la production d’une connaissance, d’un savoir, les questions qui se posent deviennent donc : d’où vient ce savoir et à qui profite-t-il ? À qui profite le crime ? Selon ce point de vue, le savoir déployé au nom des améliorations de la connaissance ne serait en fait qu’une expression du pouvoir. Le savoir objectif n’existe pas – ou du moins nous n’avons pas la possibilité d’y accéder, ce qui en pratique revient au même – et en conséquence on tombe fatalement dans le « ce qu’ILS ne veulent pas que vous sachiez ».

Aidé par son interprétation de l’école de Francfort, de Bourdieu, ou de Foucault, le wokisme ne cesse de parler de « structures de pouvoir », de « hiérarchies de domination », ou encore de problèmes « systémiques ». Pierre-André Taguieff souligne la déresponsabilisation que permet cette manière de penser car l’individu est poussé à externaliser ses échecs afin de les mettre sur le dos « du système » : « La responsabilité individuelle est évacuée : c’est “le système” qui dirige tout, les pensées, les sentiments et les actions des individus, simples marionnettes ». Notons également que ce complotisme, qui « systémise » tout, n’a donc pas forcément besoin de dégotter des conspirateurs. On peut en effet, avec le « racisme systémique », avoir un racisme sans racistes. Et comme tout complotisme, tout ce qui peut « affaiblir le système », l’abominable « statu quo », devient de fait à la fois légitime et urgent. [...]

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