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Pologne, Hongrie : se défendre pour refuser d’être condamné

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Publié le

17 novembre 2021

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Récemment condamnée par la CJUE pour avoir criminalisé l’aide apportée aux demandeurs d’asile déjà passés par des pays sûrs, la Hongrie incarne, avec la Pologne, une Europe qui cherche légitimement à défendre ses frontières contre l’immigration.
Orban

Mauvaise élève de l’Union européenne, la Hongrie est une bonne élève de la civilisation européenne. Condamné par la Cour de Justice de l’Union européenne dans un arrêt rendu le mardi 16 novembre, l’État magyar a pourtant tout à fait raison de vouloir criminaliser l’aide apportée aux demandeurs d’asile déjà passés par des pays sûrs comme la Serbie, où ils auraient tout à fait pu demander une protection. Pologne et Hongrie se défendent du mieux qu’ils peuvent. Mieux : ils défendent toute l’Europe en pour que nos frontières extérieures ne soient pas violées.

Dans un communiqué, la CJUE a affirmé qu’« en réprimant pénalement toute personne qui fournit une aide à l’introduction d’une demande d’asile, la Hongrie (avait) manqué aux obligations qui lui (incombaient) ». C’est la législation dite « Stop Soros » qui avait suscité le courroux des institutions européennes, à commencer par la Commission qui avait introduit un recours en manquement auprès de la CJUE.

Lire aussi : La Hongrie, enclave conservatrice dans l’UE

La loi hongroise prévoit une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison pour quiconque assiste une personne entrée illégalement sur son territoire en provenance d’un pays n’appartenant pas à Schengen, pour les cas où la vie du migrant n’est pas immédiatement en danger. Les autorités hongroises considèrent aussi comme irrecevables toutes les demandes d’asile de demandeurs arrivés par des États où ils ne sont pas soumis à des persécutions.

En quoi ces mesures sont-elles anormales ? Constitutives d’un viol manifeste des « valeurs communes » de l’Union européenne ? L’Union européenne a-t-elle le devoir d’accueillir tous les migrants passés auparavant par des pays où ils auraient tout à fait pu demander de séjourner ? Le droit d’asile est une faveur accordée à titre individuel à une personne fuyant la persécution d’un État, non un droit collectif qui serait valable sans vérification pour tous les arrivants tentés de s’installer dans l’Union européenne. À rebours de la Hongrie, et malheureusement en avance sur la CJUE, le Conseil constitutionnel français avait créé un absurde « principe de fraternité » après avoir été saisi par Cédric Herrou.

Les « sages » présidés par Laurent Fabius avaient même censuré deux dispositions du Code de l’entrée et du séjour des étrangers, à savoir l’article 622-1 qui punit l’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irrégulier de cinq ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende, et l’article 622-4, qui précise que cette aide ne peut donner lieu à des poursuites lorsqu’elle est le fait de la famille ou « de toute personne physique ou morale, lorsque l’acte reproché n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte »

La faiblesse insigne de l’Union européenne, mais aussi de la France, ouvre un champ des possibles à tous les dictateurs dont les pays sont limitrophes des frontières extérieures de l’Union ou partageant des espaces maritimes proches

La faiblesse insigne de l’Union européenne, mais aussi de la France, ouvre un champ des possibles à tous les dictateurs dont les pays sont limitrophes des frontières extérieures de l’Union ou partageant des espaces maritimes proches. La Turquie s’illustre ainsi régulièrement en laissant les migrants transiter avant de pénétrer au sein de l’espace Schengen. En 2016, la Turquie avait profité du chaos syrien pour racketter l’Union en demandant trois milliards d’euros supplémentaires. Donald Tusk avait d’ailleurs accepté un schéma de répartition avec la Turquie prévoyant qu’un migrant économique renvoyé vers la Turquie soit « échangé » contre un véritable réfugié (qui ne l’était pas forcément).

Aujourd’hui, c’est le tintinesque Loukachenko qui profite de sa frontière polonaise pour menacer tout le continent, nous promettant « des migrants, de la mafia et de la drogue ». Il se le permet, comme Erdogan ou certains États du Maghreb, parce qu’il sait que nous n’avons aucun répondant, que construire un mur comme veut le faire la Pologne ne manque d’heurter les belles âmes et d’amener le fils à Soros à serrer la main d’Emmanuel Macron. Arrêtons de nous aplatir devant la CJUE et les autocrates en mal de publicité : construisons une Europe réellement européenne qui sache se défendre contre les ennemis qui la menacent.

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