Si l’on voulait les repérer en milieu scolaire, on trouverait trois types d’écrivains potentiels : le cancre surmonté (ce « barbare autostylé » pour reprendre l’expression du dadaïste Richard Huelsenbeck), le dissipé maladif ou la tête de classe qui dérape. Bernard Quiriny appartient assurément à cette troisième catégorie.
D’un talent précoce (son premier recueil paraît alors qu’il a tout juste 27 ans), l’écrivain belge s’illustre dans un genre exigeant (et méprisé en France), la nouvelle, et n’en aligne pas moins les publications régulières en raflant systématiquement des prix (neuf livres et sept prix en quinze ans) comme un surdoué remettant son devoir à l’heure en vue des félicitations du jury, lesquelles seront accueillies avec ce genre d’humilité nonchalante qui distingue la facilité supérieure. Pourtant, quel trait caractérise les objets littéraires à la fois impeccables et variés que nous offre notre élève modèle ? Celui d’une mécanique qui déraille, d’une collection aux items extraordinaires, d’une architecture aux propriétés paranormales. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !