Le Racing Club de Lens est emblématique du Pas-de-Calais. Il a su faire émerger plusieurs figures qui ont incarné l’histoire économique et sociale de l’une des plus grandes régions minières d’Europe. De son origine bourgeoise en 1906 au club des gueules noires puis des ch’tis, c’est un club populaire et porteur d’une identité « ouvrière », devenu un mythe.
Le 9 mai 1998, quand le R.C. Lens remporte le titre de champion de France, Libération écrit que « la singularité du club réside dans l’histoire du pays minier ». Le club est pourtant fondé en 1906 en centre-ville par des jeunes gens issus des classes moyennes ayant découvert le football dans les établissements d’enseignement secondaire d’Arras. Alors club de distraction, fréquenté par des gentlemen footballers, c’est une sorte une greffe bourgeoise du modèle anglais. Les quartiers populaires de périphérie n’ont, eux, pas encore la balle aux pieds. Club minier géographiquement, il n’en demeure pas moins bourgeois sociologiquement
Entre 1920 et 1930 le club se popularise progressivement. Les tribunes deviennent un lieu de distraction populaire et par là-même un instrument sportif de paix sociale, aux mains du patronat minier adepte d’un paternalisme simple et fédérateur. Le football devient alors un élément de distraction populaire au même titre que la pêche du dimanche, la chasse à la belle saison et la colombophilie. Il se présente comme un nouvel opium, permettant aux mineurs d’échapper aux dures conditions de travail du quotidien. Le phénomène d’identification à la ville commence avec (...)
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