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Retour d’Yves Navarre

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23 mai 2024

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Figure un peu oubliée de la littérature des années 1970-1980, prix Goncourt pour le Jardin d’acclimatation, YvesNavarre ressurgit trente ans après sa mort avec un journal inédit. Un document émouvant et inattendu que nous présente son préfacier, Frédéric Andrau.
© Fonds Perrenoud
D’Yves Navarre, les moins de cinquante ans connaissent le nom, un titre – Le Jardin d’acclimatation, Goncourt 1980 –, quelques images – la moustache, la réputation d’écrivain homosexuel, l’engagement en faveur de Mitterrand, tout un halo fané qui recrée une époque, une ambiance, un milieu. Halo réducteur: Navarre, ce sont plusieurs dizaines de livres, une œuvre plus riche que l’image qu’elle donne, une vie trépidante dans le Paris mondain de l’époque, auquel il appartient tout en s’en sentant bizarrement exclu. De nouvelles générations de lecteurs s’intéressent aujourd’hui à lui, autour notamment de l’association des amis d’Yves Navarre qui publie des inédits et supervise un projet d’œuvres complètes chez H&O. Et voici que Frédéric Andrau publie le journal qu’il a tenu pendant deux décennies, entrecoupé de longues périodes de vide. Un document étonnant, fourmillant de noms (Duras, Rinaldi, Chazot, Bory, Robbe-Grillet, Sagan…), parfois poignant, qu’on peut lire sans forcément connaître tout le reste de l’œuvre, Figure un peu oubliée de la littérature des années 1970-1980, prix Goncourt pour le Jardin d’acclimatation, YvesNavarre ressurgit trente ans après sa mort avec un journal inédit. Un document émouvant et inattendu que nous présente son préfacier, Frédéric Andrau. PROPOS RECUEILLIS PAR BERNARD QUIRINY Retour d’Yves Navarre Entretien avec Frédéric Andrau comme une sorte de confession d’un écrivain obsédé par son œuvre (« Hors des profondeurs de l’écriture, je ne respire plus. Le temps passe bêtement et je m’en veux »), torturé par les doutes, le sentiment d’échec, l’amertume, la peur de la non-reconnaissance, la conscience de la vanité de tout, qui lui fera tenter une deuxième vie au Québec à l’automne 1989. Pas de longues entrées, peu d’épanchements, plutôt un carnet de stèles miniatures, proches du fragment, parfois des saccades de mots (« Je vais achever La Peau de quelqu’un. Roman dérisoire. Trop. Roman. Trop ») ; un document qu’il nomme, avec une ironie triste, son « album du néant ». Il ajoute: « Mon journal tenu pendant treize ans, abandonné, repris, abandonné, repris à l’occasion de journaux illustrés ne sera jamais fait que de bribes. Pas de portraits mondains, pas de relations de faits extraordinaires, mais des pulsions » – ce qui, d’une certaine manière, l’élève au rang d’objet littéraire inachevé, et ajoute à son intérêt. Rencontre avec Frédéric Andrau, qui joint au Journal une longue préface biographique sur Navarre [ ... ]
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