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Samuel Brussell : l’inactuel

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© D.R
On lui doit la découverte en France du philosophe Nicolás Gómez Dávila, du romancier Stephen Vizinczey ou de l’écrivain Solomon Volkov. Samuel Brussell n’est plus éditeur mais il continue de promener sur le monde son regard amusé dans des essais de haute tenue. Rencontre. « Très tôt, dites-vous, je compris qu’il y avait deux mondes : le monde des sédentaires et celui des nomades. » Vous êtes un voyageur par choix. Mais que pensez-vous du culte moderne de la mobilité, du déracinement ? Le nomadisme s’est imposé à moi comme un désir d’aller à la rencontre d’autres cultures, un moyen de découvrir mes propres racines, d’aller vers plus de clarté, de comprendre quelle était ma place dans le monde. La « célébration de la mobilité » dont vous parlez n’est rien d’autre que la célébration de la confusion, de l’abolition de toute forme d’identité, en d’autres mots du néant. Le russe Rozanov disait que si on l’empêchait de prier il deviendrait tout simplement fou et se mettrait à courir et à hurler dans la rue. Cette image d’hommes devenus fous parce qu’ils ne peuvent plus prier, c’est-à-dire donner voix à leur moi intime, parce qu’ils ont perdu leur lieu, leur langue, leur histoire, me semble être prophétique, un siècle après l’apocalypse de 1917. Ne nous méprenons pas sur le sens de l’attaque contre la religion : c’est l’attaque contre l’unicité de l’individu, c’est le retour de la loi du plus fort. Vos textes relèvent d’un genre peu pratiqué en France, à part peut-être par Simon Leys : l’essai, au sens de Montaigne… L’avantage de l’essai, dans la tradition de Montaigne et des auteurs latins, ainsi que des Anglais, c’est qu’il permet de parler de tout, sans hiérarchie, dans n’importe quel ordre, en conversant d’égal à égal avec le lecteur. Cela étant dit (...)
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