Le pape émérite est parti comme il était arrivé, avec une humilité non feinte, un brio intellectuel qui vergogne, les pieds de leur souverain transparaît dans son testament pontife spirituel, et une douceur rayonnante, pleine de simplicité. « Humble travailleur dans la vigne du Seigneur », il a formé une génération à son image et, entre mille autres choses, redonné leur place aux tradis – et donc son unité à l’Église.
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Les apparitions publiques de Benoît XVI nous enseignent quelque chose de très important sur la sape : cet homme exceptionnellement bon et charitable, que tous ses interlocuteurs décrivent comme particulièrement accessible, n’a pourtant jamais mis un pied hors du Vatican sans être sapé comme jamais – comme un pimp, étais-je sur le point d’écrire, mais la comparaison n’est pas très heureuse. Le pape a porté le camauro, un bonnet rouge que les américanolâtres compareront à celui du Père Noël, mais aussi le saturno, un large chapeau rouge brodé d’or. Il a choisi pour anneau pontifical une énorme chevalière dorée, tout à fait médiévale. Il a remis à l’honneur le port de la mozette brodée d’hermine, en rouge (version hiver) ou en blanc (version pascale) – et, évidemment, on l’a vu porter les célèbres mules papales, ces chaussons de cuir rouge qui étaient d’un usage courant jusqu’aux années 60, et comportaient même une large croix, jusqu’à Paul VI, car les fidèles embrassaient alors, sans fausse vergogne, les pieds de leur souverain pontife. [...]
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