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Sélectron : nos films mafieux préférés

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Publié le

2 août 2021

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Si on vous parle d’une proposition que vous ne pouvez pas refuser, de recettes de boulettes de boeuf à l’ail ciselé à la lame de rasoir, d’une chanson de Joe Cocker sous la pluie ou d’un plan d’Eva Mendes allongée sur un canapé avec Blondie en bande son, évidemment vous pensez mafia. Pour vous et rien que pour vous, voici le sélectron des meilleurs films de mafia, un classement aussi impartial que France Inter.
Le Parrain

5  – La Nuit nous appartient (2007)

De James Gray, avec Joaquin Phoenix, Mark Wahlberg, Robert Duvall

New York, fin des années 80. Bobby est le jeune patron d’une boite de nuit branchée appartenant aux Russes. Avec l’explosion du trafic de drogue, la mafia russe étend son influence sur le monde de la nuit. Pour continuer son ascension, Bobby doit dissimuler ces liens auprès de sa famille : seule sa petite amie, Amada est au courant ; son frère, Joseph, et son père, Burt, sont des membres éminents de la police new-yorkaise…

Oui le scénario n’offre guère de surprise et oui James Gray ne radine pas sur l’emphase. Et alors ? Rien ne nous oblige à être objectif et que celui qui n’a pas de chouchou se dénonce immédiatement au risque de se voir offrir un abonnement à Limite. Oui La Nuit nous appartient souffre d’imperfections. Mais quel souffle, quelles émotions et quelle efficacité ! Gray connait ses classiques, pioche allégrement chez Shakespeare, Kurosawa et Friedkin, transcende le polar pour l’amener chez les Grecs, offre des scènes d’anthologies et ouvre son film avec Joaquin Phoenix chaloupant sur Blondie pour se diriger vers Eva Mendes en train de se chatouiller l’entrejambe. Au diable les pisses-froid.


4 – Les Affranchis (1990)

De Martin Scorsese, avec Ray Liotta, Robert De Niro, Joe Pesci

Depuis sa plus tendre enfance, Henry Hill, né d’un père irlandais et d’une mère sicilienne, veut devenir gangster et appartenir à la mafia. Adolescent dans les années cinquante, il commence par travailler pour le compte de Paul Cicero et voue une grande admiration à Jimmy Conway, qui a fait du détournement de camions sa grande spécialité. Lucide et ambitieux, le jeune homme va grimper peu à peu les échelons…

Si Les Affranchis reste un ton en dessous de Casino (1995), il marque en tout cas un tournant dans la carrière de Martin Scorsese et engendre une évolution significative dans le film mafieux. De longs plans séquences, une voix off, des arrêts sur image… Le réalisateur use de tout son savoir-faire pour nous immerger dans l’univers du gangster italo-américain. Ici, ni romantisme, ni sentiments, mais une description méticuleuse du monde des salauds – jusqu’à offrir une recette délicieuse de pâtes aux boulettes et à l’ail ciselé au rasoir ; une description aussi repoussante que passionnante, avec un sens du découpage et de l’espace d’une habileté remarquable.

Lire aussi : Sélectron : les 10 Palmes d’or les plus mémorables

3 – L’Impasse (1994)

De Brian De Palma, avec Al Pacino, Sean Penn, Penelope Ann Miller

New-York, 1975 : libéré après cinq années de prison grâce à son avocat véreux, Carlito Brigante, ancienne figure du milieu, rentre chez lui dans le quartier espagnol de Harlem. Il souhaite se réinsérer dans la vie et monter aux Bahamas une affaire honnête avec la femme de sa vie. Mais son passé le rattrape, et ce qui a fait de lui un caïd autrefois risque bien de lui coûter la vie aujourd’hui…

« You are so beautiful » en bande-son, le regard d’Al Pacino prisonnier derrière l’embrasure d’une porte et le reflet de Penelope Anne Miller se déshabillant dans le miroir… Brian De Palma offre au 7ème art l’une des ses scène les plus romantiques, une séquence qui ragaillardit les hommes, fait chavirer les dames et horrifie les néo-féministes constipées. Comme un miroir inversé de son Scarface,  De Palma filme le requiem d’un homme en quête de rédemption – Al Pacino au sommet – avec la sagesse d’un metteur en scène de génie enfin débarrassé de ses effets de manche. Tragique, L’Impasse convoque Boulevard du Crépuscule et Shakespeare, offre des clins d’œil aux Incorruptibles et livre le film mafieux le plus lumineux de l’Histoire.


2 – Le Parrain I, II et III (1972)

De Francis Ford Coppola, avec Marlon Brando, Al Pacino, James Caan

En 1945, à New York, les Corleone sont une des cinq familles de la mafia. Don Vito Corleone, « parrain » de cette famille, marie sa fille à un bookmaker. Sollozzo, « parrain » de la famille Tattaglia, propose à Don Vito une association dans le trafic de drogue, mais celui-ci refuse. Sonny, un de ses fils, y est quant à lui favorable.

Bien qu’inégaux, il serait absurde et surtout dommage de les séparer. Si le premier opus émerveille par sa maestria, le deuxième par sa grandeur et le troisième par son final bouleversant, Le Parrain se savoure en trilogie comme une tragédie grecque en trois actes. C’est une œuvre qu’on transmet comme un classique de la littérature. Incontournable et intemporelle, Coppola nous plonge dans un monde inconnu et fascinant avec le lyrisme d’un opéra funèbre. Un soin maniaque de la reconstitution, une distribution grandiose, une lenteur follement romanesque et une construction de chacun des chapitres en miroir du précédent, les Parrain offrent au virtuose Coppola des âmes à ausculter, où il n’est plus question du bien contre le mal mais du bien avec le mal. 


1 – Il était une fois en Amérique (1984)

De Sergio Leone, avec Robert De Niro, James Woods, Elizabeth McGovern

Il était une fois deux truands juifs, Max et Noodles, liés par un pacte d’éternelle amitié. Débutant au début du siècle par de fructueux trafics dans le ghetto de New York, ils voient leurs chemins se séparer, lorsque Noodles se retrouve durant quelques années derrière les barreaux, puis se recroiser dans les années vingt, en pleine période de prohibition. Jusqu’au jour où la trahison les sépare à nouveau. Une fresque monumentale, le plus grand film de mafia et probablement le plus beau film tout court.  

Epique et tragique, Sergio Léone abandonne ses cowboys, ses élans baroques et son ironie pour livrer un chef d’œuvre crépusculaire qui s’étend sur cinquante ans. Construit sur trois période – les années 20, 30 et 60 – Il était une fois en Amérique use de passerelles aux raccords merveilleux pour raconter la naissance, l’ascension et la chute des gangster Noodles et ses comparses et d’allers-retours pour mieux dévoiler leurs zones d’ombres et les secrets enfouis du passé. Une histoire d’amitié, d’amour et de mafia, violente, sombre, poétique, qui donne le film le plus bouleversant de Léone, le plus épuré malgré ses quatre heures, le plus mélancolique mais également le plus ambigu, porté par un Robert de Niro sublime et la partition élégiaque d’Ennio Morricone.

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