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La semaine politique de L’Incorrect #11

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Publié le

13 décembre 2017

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Semaine 11

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Le retour de la vraie droite ! Ou le retour de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy qui, bien avant Laurent Wauquiez, avaient su cliver, choquer et diviser, pour, in fine, mieux se recentrer ? En parallèle, Emmanuel Macron ne cesse de faire des incursions à sa droite, comme pour profiter de l’instant, des divisions des partis classiques, de leurs difficultés à se rendre audibles. Littéraire pour Jean d’Ormesson, digne pour Johnny Hallyday, le Président commence son quinquennat en enterrant symboliquement la France des années 50 et 60.

 

 

Jean-Michel Blanquer le meilleur d’entre nous

Jean-Michel Blanquer exauce les souhaits les plus fous d’une partie non négligeable de l’électorat de droite : retour des uniformes à l’école pour les chefs d’établissement qui en émettraient le désir, retour de la dictée, interdiction des téléphones portables à l’école primaire et au collège… Des mesures de bon sens qui, si elles s’incluent dans un ensemble plus vaste de modernisation des méthodes d’instruction, pourraient faire mouche. Il est aussi temps de réconcilier l’école et les garçons, qui seront bientôt totalement absents des filières générales. Sauvons les garçons à l’école. C’est impératif.

 

Laurent Wauquiez, ô surprise, élu 

Laurent Wauquiez a été élu à la tête des Républicain-es-s (leur site étant rédigé en écriture inclusive, je me sens dans l’obligation de m’y mettre aussi), dès le premier tour avec 74,64% des suffrages exprimés. Un non-événement qui ne surprendra personne, Laurent Wauquiez étant élu d’avance, avant même de se lancer dans la course. La seule incertitude subsistante était son score, que les observateurs les plus attentifs de la vie politique hexagonale situaient entre 60 et 80 %. À lui la difficile tâche de refonder un grand parti de « la droite vraiment de droite » (sic). Les militants ont, par ailleurs, durement sanctionné le juppéiste Maël de Calan, crédité d’un petit 9,25 % et qui pourrait rejoindre les Constructifs. Florence Portelli s’en tire bien avec ses 16,11 %, soit un score plus élevé qu’attendu. Celle qui déclarait récemment qu’elle se sentirait « comme une prostituée » si elle travaillait avec Laurent Wauquiez après l’élection, devrait probablement changer d’avis dans les jours ou les semaines qui suivront. Le plus dur est à venir pour Laurent Wauquiez : réunir les familles de la droite, plus encore trouver un discours fédérateur et crédible face à un exécutif très habile. En est-il seulement capable ? L’avenir nous le dira.

 

Lire aussi : La Droite a-t-elle gagné le combat idéologique ?

 

Robert Ménard se tire ( encore une fois) une balle dans le pied 

Robert Ménard a une capacité rare à se tirer des balles dans le pied, à se livrer à de vaines et inutiles joutes médiatiques. Dernier exemple en date : sa campagne de communication en faveur du TGV à Béziers. Contrairement à certains amis, je ne crois pas du tout l’idée méprisable, ni ne suis un opposant forcené au transport par train à grande vitesse qui défigurerait nos campagnes, comme j’ai pu le lire ici ou là, notamment sous la plume de Patrice de Plunkett. Je crois même que ce sont des réflexions un peu déconnectées, émanant le plus souvent de personnes plus privilégiées vivant dans des régions bien desservies. Car, l’Occitanie est particulièrement isolée de la moitié nord de la France, ce qui nuit à ses habitants comme à son développement économique. Qui a pris un Béziers – Toulouse ou un Toulouse – Paris saura de quoi il en retourne ! Le débat mérite donc, a minima, d’être ouvert. Sur le fond, donc, je comprends les revendications du maire de Béziers. Pour ce qui concerne la forme, en revanche, j’émets plus que des réserves, tant la façon de communiquer de Robert Ménard est outrancière. Lundi 11 décembre, l’ancien dirigeant de Reporters sans Frontières n’a rien trouvé de mieux que de diffuser un visuel représentant une jeune femme attachée à une voix ferrée, attendant d’être écrasée par une locomotive à vapeur, où figure le slogan « Avec le TGV, elle aurait moins souffert ! ».  En pleine hystérie médiatique sur les violences faites aux femmes, cette volonté de singer ce qui se fait outre-Atlantique ou d’ironiser en permanence, est assez pathétique, voire contre-productive. Provoquer pour provoquer serait-elle une fin en soi pour Robert Ménard ? Sa réaction à côté de la plaque tend à le prouver :« Les réactions outrées et paranoïaques à notre affiche en disent long sur l’ordre moral qui plombe le pays. Les mêmes auraient brûlé  Johnny en 1960, Charlie Hebdo en 1970 ou Gainsbourg en 1980. Inquiétant… » Non, monsieur Ménard : les élus et les responsables politiques ne sont pas des rock stars.

 

Johnny à la Madeleine

Johnny Hallyday a eu droit à un hommage républicain et chrétien en l’église de la Madeleine, entouré par ses proches, des représentants de l’Etat et surtout ses admirateurs.  Un moment très touchant, quoi qu’on puisse en penser par ailleurs. Oui, l’homme n’était « que » chanteur, une vedette, un interprète qui se « roulait par terre » dans sa jeunesse, mais on n’établit pas une connexion aussi forte avec tout un peuple sans raisons valables. Les réactions multiples ont frôlé, non, elles ont atteint, le ridicule à plusieurs occasions, dans un sens comme dans l’autre. Ainsi, plusieurs twittos ont tenu à souligner la composition ethnique des badauds venus saluer le départ de Johnny dans l’après-vie. « Je répète : Johnny représentait les blancs coloniaux des années 60… ça pique hein ? », ironisait, par exemple, un certain « @vgplus2 ».  De fait, les amateurs du chanteur se trouvent plutôt dans les Français d’ascendance européenne. Mais pourquoi en faire une affaire politique ? Plus lamentable encore fut Jean-Luc Mélenchon, auteur d’un torchon truffé de fautes (forme et fond), dont je retranscris littéralement un extrait ici : « Samedi, jour anniversaire de la loi de 1905 sur la laïcité de l’Etat, le président de la République, chanoine de Latran, participe à une messe dans l’église, monument religieux contre-républicain, où la prostituée de l’évangile implore le pardon du Christ ». Se passe de commentaires !

 

L’hommage de Philippot à Mitterrand 

Hommages, bis. Florian Philippot s’est rendu samedi sur la tombe de François Mitterrand à Jarnac. Il a diffusé une photo de lui, la tête tournée vers le mausolée, accompagnée du message suivant : « Hommage républicain à François Mitterrand, à Jarnac où il repose. Il incarna la République française pendant 14 ans. » Voilà qui n’est pas sans rappeler la fameuse rose bleue de Marine Le Pen qui faisait directement référence au mitterrandisme. La mélancolie qui s’empare du peuple français est immense, ce que les responsables politiques ont bien compris, ne manquant pas de s’associer à des hommes ou des périodes perçus, à tort ou à raison, comme représentant un âge d’or révolu. L’homme de Maastricht a donc les faveurs de Florian Philippot. Toutefois, on imaginera sans peine que c’est d’abord l’homme d’Etat qui était ici salué, bien plus que les politiques qu’il a menées. Un homme d’Etat qui partageait avec Florian Philippot une même admiration pour le roi Louis XI. Reste maintenant à déterminer si Florian Philippot s’est déplacé volontairement à Jarnac pour se mettre en scène devant la tombe d’un grand de la Vème République ou s’il a profité d’un déplacement dans la région pour faire un détour. Dans le premier cas, son attitude serait assez grotesque. Dans le second, compréhensible mais difficile à décrypter.

 

Le « moment» de Calmels

Lapsus révélateur de Virginie Calmels ? Face à Florian Philippot qui lui indiquait que « Madame Le Pen souhaite faire une alliance avec Laurent Wauquiez », manière de dire que les deux appartiendraient au « système européiste », l’élue bordelaise a répondu que « pour le moment » Les Républicains la refusaient. Pour le moment ? C’est-à-dire, qu’un jour prochain, une telle alliance serait possible ? Nous n’y sommes pas encore. Faut-il y voir plus qu’une simple langue fourchée ? Pas sûr, ce peut être aussi un moyen d’aller chercher les voix là où elles sont, soit à la droite des Républicains, quand le centre s’éloigne de plus en plus…

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