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Sens Commun recentre LR sur le conservatisme

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Publié le

18 novembre 2018

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Sens Commun a fait sa rentrée politique ce We sur le terme du conservatisme. Comme toujours l’organisation était efficace et le nombre au rendez-vous. Malgré un discours qui manquait de fond, force est de constater que Laurent Wauquiez a fait une prestation musclée.

 

L’impression peut être trompeuse. La salle ne semblait pas bondée. Pourtant, la jauge de 700 places était belle et bien remplie. Un succès réel qui démontre une fois de plus que les réseaux politiques installés par la séquence des manifs pour tous sont solides et durables. L’affluence n’était tout de même pas très hétérogène. Le public était relativement âgé, et issu d’une population aisée. Ce dernier élément peut d’ailleurs être interprété de façon positive, parce qu’il prouve que des citoyens ayant un intérêt personnel direct à la mondialisation sont capables de se préoccuper des plus pauvres au nom de leurs valeurs.

 

 

Quoi qu’il en soit, l’écrasante majorité des participants étaient plus venus pour le contenu intellectuel que le contenu politique. Le thème exact de ces journées était “La droite que nous voulons est conservatrice”. Un thème sur lequel se sont exprimés des invités de valeur, comme Roger Scruton et Vincent Coussedière sous les yeux de Chantal Delsol, laquelle a été citée par Laurent Wauquiez. Les participants sont très satisfaits que le terme de “conservateur” soit assumé par leur mouvement, mais sont désireux de précisions quand à ses applications.

Sur ses déclinaisons concrètes écologiquement, législativement, économiquement, etc. Cette attente intellectuelle était palpable. “J’attendais une philosophie sur laquelle s’appuyer. On est venus chercher une base idéologique sur laquelle se mettre d’accord” détaille un militant venu de Dijon. Les militants attendaient une réflexion d’ordre stratégique. L’aspect tactique à quelques mois des européennes n’était absolument pas le sujet central. Un fait qui prouve qu’aucune personnalité n’est encore capable d’incarner le conservatisme.

 

 

Dans cet esprit, l’intervention de Laurent Wauquiez aurait pu être anecdotique. Le refus net et relativement nouveau de se concentrer sur l’immédiateté électorale est analysable comme un désaveu à son égard. Il semblerait que le président des Républicains ait compris et anticipé cette situation, au regard du ton offensif de son discours. Laurent Wauquiez a eu des mots durs pour Emmanuel Macron, puis sur ceux qui ont trahi les Républicains pour le suivre, transition toute trouvée pour tacler ceux qui tirent le parti vers son aile gauche.

Sans pour autant verser dans la démagogie, il a même reconnu avoir lui aussi trahi un certain nombre de fois ses idées par lâcheté. Son discours manquait de fond, de densité, et avait parfois des airs de pipotron comme lorsqu’il déclare que “la transmission c’est la générosité dans le geste politique“. Certains éléments comme une référence  au refus d’évoquer les racines chrétiennes de l’Europe dans les textes fondateurs de l’UE, sont autant de petits bonbons qui ne coûtent pas cher lancés à l’auditoire. Par contre, il était particulièrement référencé : Scruton, Bellamy, Bock-Côté, Marc Bloch, Finkielkraut, Weil, Péguy, Houellebecq, et même José Bové ont été évoqués. Laurent Wauquiez a assumé compter plus sur Sens Commun que Libre!.

Un discours qui a beaucoup plu, notamment chez un membre du bureau de Sens Commun qui a apprécié “sa clarté“. Demeure toutefois une certaine prudence : “si aujourd’hui nous sommes derrière Laurent Wauquiez, c’est pour ce qu’il pense, pas pour lui“. Quand à l’évocation de L’Union des Droites, a part des remarques piquantes mais de bonne guerre sur L’Incorrect, il est difficile de trouver un militant qui envisage, même en se pinçant le nez, des alliances avec le RN fusses t-elles locales.

 

Laurent Wauquiez a assumé compter plus sur Sens Commun que Libre!

 

Ici, le Rassemblement National est considéré à cause de ses positions économiques comme une formation d’extrême gauche: “si c’est pour qu’il y ait l’Etat l’Etat l’Etat, je ne vois sur quoi s’allier. “Lorsqu’on demande si le foisonnement de citations n’était pas un peu destiné à amadouer à peu de frais son auditoire, on nous répond que “le plus important est le deuxième degré. Ce qui compte, c’est qu’il ait été obligé de le faire.”

Les fruits de ces journées sont difficiles à évaluer. François-Xavier Bellamy ira t-il aux européennes, quel sera le nombre d’adhérents ou sympathisants de Sens Commun en position éligible, tout ceci semble anecdotique. La droite institutionnelle a accepté l’idée qu’elle devait abandonner tout espoir jusqu’aux prochaines présidentielles. D’ici là les partis feront acte de présence pendant les campagnes, mais pas beaucoup plus tant qu’un corpus intellectuel et idéologique n’aura pas été émergé. Elle fera un score correct aux européennes parce qu’elle est dans l’opposition, mais sans grande conviction. La droite est en pause. De plus en plus, 2022 s’annonce comme étant un tournant.

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