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Situation faite au culte devant la pandémie

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Publié le

30 avril 2020

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Le Premier ministre, s’exprimant le 28 avril devant l’Assemblée nationale, a considéré que les cultes ne pouvaient reprendre normalement que le 2 juin. Tollé chez les évêques de France, alors même que nos voisins, comme l’Allemagne, annoncent aujourd’hui rouvrir leurs lieux de culte sous conditions.

 

 

La colère gronde chez les croyants en général, et les catholiques au premier chef, devant le sort qui leur a été réservé, depuis le début de l’épidémie et du confinement, mais surtout depuis le discours du Premier ministre devant l’Assemblée nationale il y a deux jours.

 

Le soir même, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France exprimait dans un communiqué sa déception, chose rare, en ces termes : « Nous prenons acte avec regret de cette date qui est imposée aux catholiques et à toutes les religions de notre pays.

« La dimension spirituelle et religieuse de l’être humain contribue, nous en sommes persuadés, à la paix des cœurs, à la force dans l’épreuve, à la fraternité entre les personnes »

Nous partageons le souci du Gouvernement de limiter au maximum la circulation de l’épidémie, mais nous voyons mal que la pratique ordinaire de la messe favorise la propagation du virus et gène le respect des gestes barrières plus que bien des activités qui reprendront bientôt. La dimension spirituelle et religieuse de l’être humain contribue, nous en sommes persuadés, à la paix des cœurs, à la force dans l’épreuve, à la fraternité entre les personnes, et à toute la vie sociale. La liberté de culte est un élément constitutif de la vie démocratique. C’est pourquoi les évêques souhaitent rencontrer les pouvoirs publics, nationaux ou locaux, pour préparer la reprise effective du culte ».

 

Lire aussi : L’Incoronavirus – jour 44

 

Ce communiqué ajoutait, sans que ce soit un hasard, que « la fête de la Pentecôte devrait marquer, sauf reprise de l’épidémie, la fin du confinement sévère en matière de vie liturgique et sacramentelle ». Or, on l’aura noté, la Pentecôte tombe le 31 mai, c’est-à-dire deux jours avant la date de « déconfinement » prévue pour l’exercice des cultes par le gouvernement. Ceci pouvant s’apparenter à un défi minimal lancé par les évêques au pouvoir.

 

Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr de Moulins-Beaufort, s’est finalement entretenu ce matin avec le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, au sujet de la reprise des culte.

«  On peut affiner les critères, donner la communion dans la main supprimer le baiser de paix, supprimer les chants. C’est moins compliqué à organiser que dans les transports en commun »

Sans succès, semble-t-il : « Le Premier ministre a annoncé que les célébrations n’auront pas lieu pas avant 2 juin, c’est pour nous une déception. Nous sommes prêts à nous adapter, il n’y a pas d’eau dans les bénitiers, le culte se prête assez peu à la contamination. On peut affiner les critères, donner la communion dans la main supprimer le baiser de paix, supprimer les chants. C’est moins compliqué à organiser que dans les transports en commun », a-t-il déclaré. Ajoutant qu’il avait écrit au Président de la République dont il attendait toujours la réponse.

 

Mgr Camiade, évêque de Cahors, a réagi de son côté, dans une tribune admirable publiée sur le site de son diocèse, où il rappelle que s’« il serait irresponsable de ne pas tenir compte des recommandations, des exigences, émanant des autorités sanitaires et politiques (…) toutefois, la question de notre rapport aux autorités civiles est un vraie question doctrinale de foi, qui revêt désormais, en ce temps de déconfinement, une acuité accrue ».

 

Ainsi, poursuit-il, dans une véritable leçon théologique sur la liberté de religion et de culte : « Nous pouvons adhérer sans réserve à toutes les règles sanitaires édictées pour aménager notre manière de célébrer le culte de Dieu pour le Salut des âmes, mais nous ne pouvons accepter que l’État, sans explication, nous impose l’interdiction du culte, s’il autorise en même temps toutes sortes d’autres activités, parfois plus problématiques en termes de contagion. Il y a là, à tout le moins, un manque de considération. Or, dans l’absolu, nous n’avons aucune demande à formuler auprès d’un gouvernement laïc pour exercer le culte (…) Il est nécessaire de rappeler avec fermeté que l’autorité de l’Église, en son âme et conscience, est entière et non discutable, dans sa manière d’organiser le culte à l’intérieur des églises. Celles-ci lui sont affectées de manière exclusive, gratuite et définitive, selon la Loi de 1905. En faisant entrer les célébrations cultuelles dans le cadre des rassemblements, tous interdits, une sorte d’amalgame transparaît. De fait, en matière sanitaire, il semble y avoir peu de différence entre aller au cinéma ou dans une église pour une assemblée liturgique. Or l’enjeu ou la nécessité vitale entre ces deux démarches ne peut être comparée ».

 

Reste à espérer que les évêques de France, dont le courage est pour le moment indéniable, aient gain de cause ; ou qu’ils prennent sinon les décisions adéquates.

 

 

Jacques de Guillebon

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