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Dans les écoles du passé : une rentrée au Collège Royal de Thiron-Gardais

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Publié le

17 octobre 2017

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Patrimoine.3

 

[qodef_dropcaps type=”normal” color=”red” background_color=””]d[/qodef_dropcaps]écouvrant le Collège Royal pluri centenaire de Thiron-Gardais, Stéphane Bern s’est laissé envoûter. Il lui redonne vie après quarante ans d’abandon.

 

Prestigieux collège militaire posé dès 1630 au pied du clocher de l’abbatiale de Tiron (Perche) fondée en 1109, Napoléon y fut admis, mais n’en voulut finalement pas, l’enseignement y était trop… littéraire. Déjà en 1560 le roi Charles IX jette les bases d’un collège religieux pour y instruire jeunes gens pupilles de la nation et nobles impécunieux. Henri IV poursuit cette œuvre en nommant à sa tête l’un de ses fils illégitimes, l’abbé Henri de Bourbon-Verneuil. Professeurs zélés et protection du roi font merveille, entrer au collège de Tiron est désormais un honneur. Aussi médiocre que dispendieuse, l’école militaire de Paris, elle, est fermée en 1776. Louis XVI décide donc de former dans les provinces l’élite de l’armée française. Tiron bénéficiant d’une réputation sans tache, l’école est élevée au rang de Collège Royal Militaire. En 1790, la révolution gronde, l’assemblée constituante démantèle l’établissement, chasse les religieux de l’abbaye, et vend l’ensemble au général Desclozeaux. Il devient alors une gigantesque carrière de pierres. Mais un sauvetage inattendu se produit en 1895 grâce au botaniste André Guillaumin qui reprend la maison et transforme le jardin en conservatoire de plantes tropicales. Sa mort en 1974 verra à nouveau les portes du domaine se fermer. L’espoir de sa réouverture se fait enfin jour en 2005 avec son rachat par le Conseil Général d’Eure et Loir, mais la crise n’est pas loin et les fonds nécessaires à sa restauration manquent. Albéric de Montgolfier, son président, convaincu de l’absolue nécessité de préserver un tel patrimoine, se met en quête d’un repreneur qui saura « réenchanter » cet ensemble, lequel lie petite et grande histoire sur une période de neuf cents ans.

 

Stéphane Bern amoureux de l’institution d’excellence

 

Invité par Albéric de Montgolfier à Thiron-Gardais, Stéphane Bern, qui pas une seconde n’avait imaginé devenir propriétaire d’un monument historique « tombe amoureux de l’endroit comme des gens » et décide en cet instant de « passer des paroles aux actes » sans vraiment « se rendre compte de l’aventure dans laquelle il vient de s’embarquer », comme il nous le confie lors de notre entretien. « J’ai été pris au jeu, touché par ces gens qui m’ont naturellement accueilli, amoureux de leurs métiers ; par l’aide reçue, notamment de Guillaume Trouvé, architecte du patrimoine; par l’implication du président de la communauté de communes (…).  J’avais cette volonté d’ouvrir ce lieu au public pour y raconter l’histoire de nos douze collèges royaux. Le but était de remettre tout cela en valeur, de créer un lieu culturel dans cette région, tel que je l’aurais aimé. J’ai avancé de manière empirique avec l’aide des autres auxquels je suis très reconnaissant. » Au XVIIIème siècle, on vient même de l’Ile Bourbon (La Réunion) pour recevoir ici un enseignement d’exception. Selon les recommandations du comte de Saint Germain, « On s’attachera avant tout à l’étude de la langue française, comme la plus utile et celle qu’il est honteux d’ignorer (…). Les mathématiques seront restreintes à ce qu’il est nécessaire qu’on en sache pour l’intelligence des différentes parties de l’art militaire. » Belles lettres, écriture, arithmétique, géographie, langues, morale, botanique, danse, escrime, théâtre même, sont enseignés au rythme de journées minutieusement organisées, qui, par contraste, révèlent combien a reculé notre exigence. Entre salle d’escrime, salles de classe, jardins et vivier, la visite se révèle en tout cas aussi variée qu’instructive et émouvante.

 

Collège Royal et Militaire de Thiron-Gardais (Perche)

Ouvert pour les Journées du Patrimoine

De 10 h à 13h et de 14h à 18h30

http:/collegeroyal-thirongardais.com

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