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Terminus pour…Raphaël Arnault

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Publié le

17 octobre 2023

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Raphaël Arnault n’est à peu près rien, c’est-à-dire qu’il est le premier des antifascistes de France.
RR

Drôle de titre de noblesse. À 28 ans, Raphaël n’est à peu près rien mais il est officiellement célèbre: il a été invité en avril dernier à l’Assemblée nationale par l’inénarrable Aurélien Taché pour y dispenser ses lumières à propos des dangers de l’ultra-droite. Le palais Bourbon tenait un bel expert. Car Raphaël Arnault est lyonnais, et il lançait en 2018 dans la Capitale des Gaules le mouvement dit antifasciste de la Jeune Garde, qui a depuis essaimé dans plusieurs villes françaises.

Raphaël, il faut commencer par ta bêtise, qui nous ravage le cœur comme le souvenir du dernier baiser du premier amour. La force nous manque pour évoquer ce regard de prim’holstein bien nourri, cette application d’élève médiocre quand tu te sens forcé d’aligner trois termes d’un jargon sociologico-quartierlatiniste parce que des âmes asséchées par les bibliothèques t’ont joué un tour cruel, en te persuadant qu’il était la condition de ta respectabilité intellectuelle. C’est trop laid, trop laid pour ce monde dont nous avons vu les corps blancs et les soirs paisibles. Raphaël, toi qui passes pour une étoile montante de la gauche, qui a tenté d’empocher avec une avidité toute bourgeoise les dividendes de cette notoriété récente en te présentant en juin dernier aux élections législatives sur une liste soutenue par le NPA dans le Rhône, qu’as-tu fait de ce qui rendait ta famille politique supportable, c’est-à-dire qu’elle avait lu des livres? Ah, ne soyons pas si cruels.

Raphaël, il faut commencer par ta bêtise, qui nous ravage le cœur comme le souvenir du dernier baiser du premier amour.

Tu n’es qu’un fruit Raphaël, un fruit de l’embrigadement mitterrandien de la jeunesse par SOS racisme et compagnie. Ton discours le prouve, qui se résume à « l’extrême droite est violente et nous gentils devons la combattre ». Je sais tout de toi Raphaël, nos jeunesses ont gravi les mêmes années. Nous avons aimé les mêmes visages, frissonné des mêmes sacs Longchamp, adoré les mêmes paires de Bensimon. Seulement pour attirer leurs détentrices, tu as choisi la collaboration. Se faire antifasciste n’est qu’atteindre le sommet de la popularité lycéenne, du cool de ces soirées étudiantes noyées de mauvaise bière, de fumée de marie-jeanne et de frustration sexuelle. Il s’agissait de devenir le champion des petites valeurs étriquées de notre suffocante génération, à qui il a été longuement signifié que le souverain bien s’appelait tolérance. Ta conscience tranquille est ta seule conviction, et pourquoi être intelligent, pourquoi être cultivé quand on a peint le visage hideux de la bienveillance sur son étendard ? Nous méprisons cette humanité sans remords. Un vieux livre écrit par des Juifs pendant des siècles et plutôt tombé en désuétude aujourd’hui nous avait appris le secret du péché. Aucun homme ne pouvait se regarder dans la glace sans effroi, sans trembler de la profondeur de son désir d’infliger la souffrance à son prochain.

Raphaël, nous sommes les derniers fils d’une époque qui a décrété qu’elle en avait fini avec le mal intérieur, que ce dernier était uniquement l’affaire des autres, c’est-à-dire des fascistes. Comme ceux-là sont tout entier voués au mal comme toi au bien, alors pas de quartiers! Alors on peut les passer à tabac à dix contre un puis les humilier dans des vidéos qui ne se regardent pas sans un profond malaise, comme tes sbires de la Jeune Garde l’ont fait en mars avec une pauvre poignée d’étudiants qui voulaient simplement se rendre en cours en passant outre votre barrage de l’université de Lyon III. On ne cite ici que le méfait le plus récent de ta clique. Le plus terrifiant, c’est bien sûr ta fierté quand tu évoques toi-même cet événement, c’est l’absence la plus totale de scrupule dans ton minuscule esprit.

Raphaël, le poil est encore tendre sur nos mentons mais dans dix ans nous serons les maîtres. Notre tour sera venu de dessiner le visage du monde. Alors je t’en conjure, abandonne ton manichéisme de princesse Walt Disney, ouvre un livre et hisse-toi à la hauteur de la responsabilité qui nous attend. Et ce jour-là soyons ennemis, puisque c’est le destin des hommes, mais soyons des ennemis qui se regardent bien droit dans l’œil. Un combat loyal, voilà ce que cette terre a de plus doux à nous offrir

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