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Tour d’horizon des sorties cinéma

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Publié le

14 février 2018

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critique hedbo

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Le retour du héros, L’Apparition, Phantom Thread, trois genres différents, trois grands films. Tour d’horizon des sorties cinéma.

 

LE RETOUR DU HÉROS

De Laurent Tirard

Avec Jean Dujardin, Mélanie Laurent, Noémie Merlant

Elle est droite, sérieuse et honnête. Il est lâche, fourbe et sans scrupules. Elle le déteste. Il la méprise. Mais en faisant de lui un héros d’opérette, elle est devenue, malgré elle, responsable d’une imposture qui va très vite la dépasser. Le retour du héros relève d’un genre depuis longtemps disparu mais que le cinéma français pratiquait avec succès dans le passé : le vaudeville en costume. Les vingt premières minutes font craindre le pire, en effet, la mise en scène atone, le montage mou et la lenteur du démarrage narratif confirment que Laurent Tirard (Molière, Le Petit Nicolas, Astérix et Obélix) peine à retrouver son cinéma, celui qui nous avait tant fait rire dans son premier film: Mensonges et trahisons et plus si affinité. Mais au retour du héros, le film trouve un second souffle qu’on n’osait plus attendre. S’enchaînent alors à un rythme effréné morceaux de bravoure, ping-pongs d’acteurs et situations rocambolesques. On pense à Broca et Rappeneau. Les dialogues ciselés font mouche, la mise en scène devient précise, le duo d’acteurs s’en donne à cœur joie. Succulent.

 

 

L’APPARITION

De Xavier Giannoli

Avec Vincent Lindon, Galatea Bellugi, Patrick d’Assumçao

Jacques, grand reporter pour un quotidien français, est mandaté par le Vatican pour participer à une enquête canonique sur une apparition de la Vierge Marie en France. En épousant le regard de cet homme sans cynisme ni croyance, libre d’a priori et mandaté par l’Autorité pour démêler le vrai du faux, Giannoli s’ampute intelligemment de tout procès d’intention, des sceptiques comme des convaincus, pour mieux dérouler son intrigue. Visite des archives du Vatican, enquête de terrain, interrogatoires… Très documenté et bien construit, le récit sonne juste et permet ainsi au spectateur d’entrer pleinement dans l’histoire.. Alors que la fameuse « apparition », exploitée par les marchands du temple et gouroutisée malgré lui par le curé local, apparaît de plus en plus comme une grande escroquerie, la rencontre d’Anna, la jeune fille qui affirme avoir vu la Vierge Marie, bouleverse toutes certitudes. Magnifiquement incarnée par Galatea Bellugi, la quête de vérité n’est plus alors de savoir s’il y a eu apparition ou non, mais pourquoi cette jeune fille touche autant par sa foi, son comportement et sa fragilité.  Par le cinéma, Xavier Giannoli réussit à nous faire voir quelque chose d’imperceptible. Quelque chose de beau et saisissant, qui touche l’âme et le cœur, aussi simple qu’un homme, un genou à terre , déposant une icone de la Vierge-Marie aux porte d’un monastère Syrien en reconstruction.

 

Lire aussi : L’Apparition, un cinéma en quête de sens

 

 

PHANTOM THREAD

De Paul Thomas Anderson

Avec Daniel Day-Lewis, Vicky Krieps, Lesley Manville

Dans le Londres glamour des années 50, le célèbre couturier Reynolds Woodcock et sa sœur Cyril sont au cœur de la mode britannique, habillant la famille royale, les stars de cinéma, les héritières, les mondains et les dames dans le style reconnaissable de la Maison Woodcock. Avec Phantom Thread, Paul Thomas Anderson poursuit sa trilogie débutée avec There Will Be Blood sur l’homme tyran masochiste avec un art de la surprise délicieux. Comme Woodcock (Daniel Day-Lewis, le plus grand acteur de sa génération) aime dissimuler des petits messages dans les doublures des robes qu’il confectionne, le réalisateur américain s’amuse à cacher la perversité de son histoire derrière son cinéma aussi sophistiqué qu’élégant. D’un postulat romantique teinté d’un classicisme anglais à la Jane Austen, Paul Thomas Anderson amène habilement son film vers le thriller psychologique machiavélique hitchcockien pour mieux explorer les âmes et les comportements. Chez Paul Thomas Anderson, tout n’est que rapport de force, où les dominés finissent pas dominer. C’était la relation père/fils de There Will Be Blood, c’est la relation maître et muse ici. C’est retors, romantique, passionnel et névrosé à la fois. En somme, une histoire d’amour de psychopathes mais d’une audace folle où une simple scène de repas se révèle bien plus puissante que mille déclarations d’amour et bien plus funeste qu’une mise à mort.

 

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