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Jean-Frédéric Poisson : « La légalisation du cannabis est une fumeuse arlésienne du paysage politique français »

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Publié le

28 mai 2021

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Dans une tribune pour L’Incorrect, Jean-Frédéric Poisson, président de VIA | La voie du peuple et candidat à la présidentielle 2022, rappelle la dangerosité du cannabis et répète son opposition à toute forme de légalisation.
Poisson

Légalisation du cannabis : une fumeuse arlésienne

1,5 million. C’était le nombre de consommateurs réguliers de cannabis en France à l’automne 2019. Et depuis, les courbes continuent de s’affoler. Cette drogue dite « douce » n’en finit plus de se répandre dans le quotidien de notre jeunesse, victime privilégiée de ce fléau. La situation est particulièrement préoccupante. Et c’est pourtant le moment qu’ont choisi certains députés du groupe Libertés et Territoires pour remettre sur le tapis le sujet de la légalisation de cette substance toxique, en brandissant un joint au sein de l’hémicycle.

L’idée de la légalisation du cannabis est une bien fumeuse arlésienne du paysage politique français. Aucun des arguments avancés pour la défendre n’est sérieusement recevable si l’on prend la peine de penser les lois en termes de défense du bien commun plutôt qu’en termes d’opportunisme électoral. Ce que confirme la dernière consultation de VIA | la voie du peuple sur la question, dans laquelle plus de 89% des 1550 personnes ayant donné leur avis, étaient opposées à cette légalisation.

Il faut avoir à l’esprit que le cannabis est loin d’être le seul produit qui alimente l’économie souterraine en France. Il serait vain d’imaginer étouffer tous les trafics en légalisant ces denrées les unes après les autres

Certains prétendent que cette drogue est assez douce pour pouvoir rentrer dans le cadre de la loi, qu’elle n’est, au fond, qu’une substance addictive de plus, comme l’alcool ou le tabac, et qu’il n’y a de ce fait aucun risque à la légaliser. Ce serait faire preuve de la plus grande ignorance à l’égard de cette drogue aux effets psychotropes dévastateurs. Loin d’un produit poussant à la réflexion et à la sagesse comme le prône l’imaginaire populaire, le cannabis provoque des dégâts irrémédiables sur la santé dès les premières consommations. Certains avancent que les fabricants peuvent réduire drastiquement ces dégâts au prix de la perte des propriétés psychotropes qui permettent aux consommateurs de « planer ». Infailliblement, ces derniers préfèrent se tourner vers le commerce illégal, réduisant à néant tous les supposés mérites de cette légalisation. Quand aux intérêts financiers qu’une taxation du cannabis généreraient, nous n’aborderons pas ce sujet ici : il est hors de question que l’État planifie sa stratégie fiscale au déni de la santé des concitoyens dont il a la charge.

D’autres nous expliquent que cette légalisation serait le plus sûr moyen de mettre un frein définitif au trafic qui gangrène notre pays. Il s’agirait alors d’attaquer les gangs qui affirment leur monopole sur les « territoires perdus » de la France par le biais du porte-monnaie. Cependant, il faut avoir à l’esprit que le cannabis est loin d’être le seul produit qui alimente l’économie souterraine en France. Il serait vain d’imaginer étouffer tous les trafics en légalisant ces denrées les unes après les autres. VIA | La voie du peuple considère qu’il y a des moyens plus efficaces de combattre la criminalité, et si possible qui ne mettent pas en péril la santé de nos concitoyens.     

Lire aussi : Trafic de drogue : un commissaire de police judiciaire raconte tout        

Le dernier argument brandi par ceux qui portent un tel projet est d’un défaitisme affligeant : il consiste à dire que la lutte contre le trafic a échoué, que l’on n’en viendra jamais à bout, et qu’il faut changer de manière de procéder en innovant. Nous n’avons rien contre les innovations pour autant qu’elles soient justes et qu’elles aient montré une efficacité dans les autres pays. Au Canada, cette substance est légale et donc taxée, mais 60 à 70% du marché du cannabis y reste clandestin. Même constat aux Pays-Bas où les organisations mafieuses ont investi ce marché juteux, au détriment des petits cultivateurs. Nous entendons bien l’argument qui consiste à dire que la lutte contre la drogue est sans fin. Pourtant, ce n’est pas parce que la résolution définitive d’un problème est impossible qu’il faut s’abstenir de le combattre avec détermination et d’en réduire l’impact sur la société. Observons par exemple ce qui est advenu dans le cas de l’expérimentation de salles de shoot en France : les toxicomanes et les dealers affluent vers ces zones et menacent les riverains, quand ils n’errent pas dans les rues, hagards ou violents sous les yeux des enfants qui sortent de l’école.

Ce n’est pas la conception que nous nous faisons de la France. Plutôt que de parler de légalisation ou de dépénalisation, VIA | La voie du peuple préfère privilégier le triptyque prévention / sanction / guérison, avec une réponse pénale sévère et un soin particulier apporté à l’addictologie pour traiter les individus victimes de cette funeste dépendance.

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