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Trois critiques du mois

Par

Publié le

19 février 2019

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Laurence Brisset

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Des confidences pour confidences de Pierre Jourde, une franche partie de rigolade à partager, ou histoire d’âmes… Que lire ce mois-ci ?

 

ROAD NOVEL BAROQUE

À la mort de leur grand-mère, Pierre Jourde et son frère se voient confier par leur mère le transport en Auvergne d’un vieux canapé-lit. Profitant d’un week-end de Pâques pour effectuer les 1000 kilomètres du voyage, et du huis clos du véhicule pour enchaîner des anecdotes, l’écrivain se fait conteur et multiplie les virages narratifs et physiques.

 

Lire aussi : Pierre Jourde : Confessions d’une tête brûlée

 

Rythme alerte, ton caustique, on navigue entre les époques, les souvenirs familiaux, exotiques, littéraires, et si le récit est d’abord un peu long à démarrer ou que la qualité des anecdotes est parfois inégale, la trajectoire du livre s’achève à très haut régime, combinant des moments hilarants et cruels à d’autres terriblement émouvants. Osé, puis habile, puis magistral.

Romaric Sangars

 

 

LE VOYAGE DU CANAPE-LIT
Pierre Jourde
Gallimard
272 p. – 20 €

 

 

 

 

 

NAUFRAGE DU STYLE

Un éditeur parisien se tape sa stagiaire noire, laquelle passe son temps à le traiter de sale blanc. Devenu fou, il part noyer son chagrin dans la mer, tandis que la stagiaire consulte une psy afin de comprendre son obsession pour l’Afrique et l’esclavage, elle qui est née en région parisienne…

 

Le scénario est gag, ça n’est rien à côté du style. Premier flirt : « Il y avait du feu dans leurs yeux, toutes les couleurs des plus beaux parterres d’Orient », etc. Plouf en Méditerranée : « Quand il avait compris qu’il n’allait plus pouvoir courir ainsi dans les eaux, de plus en plus profondes, d’un puissant élan il s’était soulevé de tout son corps et avait plongé dans l’infini maritime, qui était tout en ténèbres », etc. L’auteur passe au « je » dans la deuxième partie puis au « vous » dans la troisième, mais c’est toujours aussi ampoulé : Dominique de Villepin est battu, à plates coutures!

 

Lire aussi : Tristan Garcia : la fresque impossible

 

Sur le fond, ce roman d’allure très politiquement correcte (les migrants, etc.) tient du brûlot provocateur caché, avec son odieux personnage de noire raciste et victimaire, condensé de haine venue terrasser le vieux mâle blanc. À part ça, Mare Nostrum est un roman idéal pour se payer une tranche de rigolade en choisissant une page au hasard à déclamer bien haut, un soir de cuite.

Jérôme Malbert

 

 

MARE NOSTRUM
Philippe de la Grenardière
Actes Sud
258 p. – 21 €

 

 

 

 

 

VAGUE À L’ÂME FRANÇAIS

Ce livre de Laurence Brisset a tout du roman « français », de ce « français » qui fait la chair des films de la Nouvelle Vague : au fil des quatre saisons des personnages doux-amers circulent dans un Paris un peu hors du temps, de ponts et de parcs, entre restaurants et petits appartements bourgeois.

 

À travers le choix de personnages-types (la jeune fille, la femme mûre, l’homme aigri, le psychanalyste…), l’auteur raconte les attentes, déceptions et espoirs de l’amour. Le style est léger et, chose heureuse, loin de s’en tenir aux constats nihilistes et communs du moderne sur le sujet, Laurence Brisset choisit de faire sa place à « l’âme », à travers son personnage le plus saillant, Anne Langlin, mannequin contemplative et délicate, plus très à l’aise dans la promotion des eaux minérales.

 

On projette les traits d’acteurs français pour incarner certains protagonistes, et si on devait choisir un réalisateur, ce serait sans conteste l’Alain Resnais des comédies musicales. Un ballet sentimental et subtil.

 

Mélanie Marcel-Sorgue

 

ENTRECHATS
Laurence Brisset
Le Rocher
192 p. – 18 €

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