Pouvez-vous nous présenter brièvement les troupes de marine (TDM) ?
Les troupes de marine représentent 14% de l’effectif de l’armée de terre. L’armée de terre compte aujourd’hui environ 130 000 hommes. Il y a donc entre 15 000 et 18 000 soldats dans les TDM. Ces dernières font partie de l’armée de terre car il s’agit de troupes débarquant de vaisseaux pour intervenir sur terre. Il y a onze régiments en métropole, plus l’état-major de la 9e brigade d’infanterie de marine qui est à Poitiers et un état-major spécifique pour l’outre-mer et l’étranger qui est à l’école militaire à Paris. Pour l’outre-mer et l’étranger, il y a sept régiments. Il faut ajouter les sept régiments du service militaire adapté, qui permet à des jeunes de se remettre en selle. Ce ne sont pas les « warriors » pour aller en Afghanistan ou au Mali, mais ils sont tout de même sous l’uniforme. Voilà tout ce qui constitue les régiments appartenant au commandement des TDM.
L’histoire complexe des TDM démarre en 1622 à l’initiative du cardinal de Richelieu, d’où le fait que l’on fête leurs 400 ans cette année. Au départ, elles s’appelaient la « compagnie ordinaire de la mer ». Lorsque la France s’est aventurée sur les océans, elle a créé des places fortes en bordure de mer et y a déposé des canons : l’artillerie de marine naissait. Des fantassins ont été envoyés ensuite, conformément à la logique encore à l’œuvre aujourd’hui. Ces troupes ont contribué, militairement au moins, à l’extension de l’empire français. Il y avait également des médecins, qui ont contribué à la recherche médicale puisqu’ils y côtoyaient des maladies inconnues en zone tempérée. Ces troupes ont donc servi à beaucoup de choses différentes.
Son histoire et sa culture d’entreprise font que, quoique la notion de hiérarchie existe évidemment, la culture de confiance et de fraternité d’arme est essentielle
Plus récemment, les TDM ont participé à toutes les grandes opérations extérieures menées par la France depuis la fin de la guerre d’Algérie, en Albanie ou en Mauritanie par exemple. Elles ont donc vécu de grandes expériences. Pierre Schill, l’actuel chef d’état-major de l’armée de terre, est un marsouin (ancien novice dans les TDM), ce qui montre l’importance des TDM. [...]
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