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Un peuple et son roi : un beau gâchis.

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Publié le

26 septembre 2018

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un peuple et sonroi

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Après un brillant  L’Exercice de l’état , Pierre Schoeller poursuit son exploration du lien entre peuple et pouvoir, cette fois-ci armé d’un budget XXL, en convoquant tout le gratin du cinéma français au début de la révolution française. Un beau gâchis.

 

 

Comme une prolongation de son précédent film qui explorait un ministère en gestion de crise, Un Peuple et son roi s’ouvre dans les couloirs feutrés du palais royal, le soir du jeudi saint. Entre regards curieux et chuchotement de la cour, la caméra embarque le spectateur jusqu’à Louis XVI, à genoux, lavant les pieds d’une dizaine d’enfants. Une entrée en matière surprenante, mettant en scène un roi au service de son peuple, et dont l’écho est d’autant plus puissant que Schoeller juxtapose ensuite aux scènes suivantes la prise de la Bastille. Malheureusement, de ce sujet de la confrontation du pouvoir et des administrés, ô combien ambitieux à cette époque du basculement, la lueur entrevue s’éteint vite pour laisser place à un symbolisme sans saveur. Trop ambitieux ou trop écrasant, le regard se floute, la distance se perd.

 

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Organisé chronologiquement – Prise de la Bastille, arrestation à Varenne, prise de Tuileries, procès et exécution du roi  – Un Peuple et son roi se consomme comme un petit illustré certes soigné mais avec autant de souffle qu’une frise suspendue aux toilettes.  On y croise les têtes connues – Robespierre, Danton, Marat –avec autant d’âme et de chair qu’après un passage sur l’échafaud ; on cause en slogans quand on ne chante pas que ça ira et on met en garde Louis XVI contre les escaliers glissants juste avant de se faire tronçonner la caboche. De la fièvre du pouvoir, du mal-être du roi et du vertige du peuple piégé dans un monde qui bascule trop vite, Pierre Schoeller ne tire pas grand chose et se réfugie dans le déclaratif, certes avec honnêteté, mais sans cinéma. Le film est dépourvu de panache et de romanesque, son cadre déborde d’un trop plein qui se révèle bien vide, comme si on avait affaire à un puzzle trop grand dont aucune pièce ne s’imbriquait correctement. A trop vouloir en dire, on ne dit plus grand-chose. C’est d’autant plus regrettable lorsqu’arrive enfin la scène du procès et que Schoeller réussit enfin à fixer son sujet, sauf qu’il est déjà trop tard. 

Arthur de Watrigant

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