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Le mélomane que les productions récentes de l’Opéra de Paris auraient laissé sur sa faim peut toujours compter sur l’élégance d’une heureuse reprise.
Dans cette mise en scène de Robert Carsen, la solennité et la grâce de la Flûte Enchantée sont enveloppées dans une vision sobre, où se démarque la spontanéité du seul personnage en chair et en os (Papageno) qui habite cet univers allégorique. La forêt de symboles qui rend le livret si tordu, est déportée sur la toile de fond montrant une forêt de chênes qui évolue au fl des saisons. La scène, recouverte d’un vaste gazon où sont creusées trois fosses rectangulaires, ne fait qu’évoquer le thème de la mort.
Jamais à l’œuvre, elle est pourtant objet de crainte ou de désir, ombre omniprésente de la finitude. Le seul chemin initiatique proposé ici, c’est de l’apprivoiser. Le cœur de Mozart n’en est pas très loin, lui qui a confié à cette musique, composée en même temps que son Requiem inachevé, le pouvoir de consoler ses dernières peines, de rattraper la tentation du désespoir, de survivre aux angoisses qui l’ont engendrée. Et la magie opère grâce à une distribution qui réunit la fine fleur de l’école française.
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Jodie Devos est une Reine de la Nuit à la clarté solaire, dont les vocalises vertigineuses expriment davantage de malheur que de haine. Si la verve théâtrale de Florian Sempey réussit à rendre l’humour de Papageno contagieux, l’enchantement est produit par l’éblouissante Vannina Santoni. Son soprano à la palette luxueuse et sa sensibilité de tragédienne dessinent en effet une Pamina tendre et attachante, dont l’innocence fragile ne cesse d’émouvoir.
Paolo Kowalski
La Flûte Enchantée
Wolfgang Amadeus Mozart
A l’Opéra de Paris
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